Traversant une crise liée au coût de la vie, où la colère de la population s’est concrétisée par plusieurs nuits de violences urbaines dans le quartier de Sainte-Thérèse, les autorités répondent en renforçant les mesures répressives.
Ainsi, la huitième Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS 8) a été déployée sur la Martinique. Il s’agit d’une compagnie spécialisée pour les violences urbaines créée en 2021 par l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Après avoir montré leur sale besogne contre la population pauvre de Mayotte avec l’opération baptisée Wuambushu en avril 2023, ces CRS sont venus prêter main-forte en Martinique au groupe de répression, le GAN (Groupe d’Appui de Nuit).
Les CRS ne sont pas inconnus en Martinique. Rappelons que les 20, 21 et 22 décembre 1959, suite à un accrochage entre un jeune Noir et un métropolitain blanc, les CRS, appelés à l’époque képis rouge, avaient réprimé sauvagement la colère des jeunes de Fort-de-France. Trois jeunes avaient été tués par balles. Il s’agit de Julien Betzi (19 ans), Edmond Eloi dit Rosile (20 ans) et Christian Marajo (15 ans).
Craignant que la colère de la population ne devienne plus forte, les autorités s’étaient dépêchées de faire déguerpir ces képis rouges du sol martiniquais. Soixante-cinq ans plus tard, les voilà de retour en Martinique, avec une nouvelle génération d’hommes de main de la bourgeoisie, prêts à réprimer les exploités qui ne respecteront pas l’ordre de l’État, au service des capitalistes.