Il n’y a pas de trêve dans les attaques des gangs contre la population, 20 personnes ont été tuées dans la nuit du 24 février, à la capitale Port-au-Prince.
Plus de 42 000 personnes ont été obligées de fuir leurs quartiers à cause des violences des gangs armés du 14 février au 5 mars, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). La population victime des attaques des gangs armés se déplace de quartier en quartier à la recherche d’un abri où souffler et tenter de reprendre le cours des activités. Bien souvent les habitants se trouvent piégés sous les tirs croisés entre les gangs et la police.
Ces dernières semaines la police a utilisé des « drones kamikazes » chargés d’explosifs. Selon la police, ils sont pilotés avec précision et ont permis de frapper des bases de gangs sans engager directement leurs hommes dans des combats suicidaires.
Mais c’est la population qui est la plus atteinte, chaque frappe détruit un pâté de maison tuant indistinctement les habitants sous prétexte de viser les gangs. Port-au-Prince ressemble à une zone de guerre et le pouvoir des gangs tient toujours tête à l’État.
Depuis le 7 mars, le Conseil présidentiel de transition a changé de président, Fritz Alphonse Jean succède ainsi à Leslie Voltaire, dont le mandat de cinq mois est arrivé à terme. Le nouveau président a fait de la question de sécurité son cheval de bataille, comme ses prédécesseurs.
La population se charge de régler ses comptes avec les bandits dès qu’elle en a la possibilité. Le dimanche 9 mars deux gangsters ont été interceptés par des riverains alors qu’ils se rendaient de la province vers Port-au-Prince. Leur véhicule, transportait des armes, un fusil d’assaut, et 10 000 munitions dissimulées dans des boîtes de vêtements usagés. Alors que la police les arrêtait pour contrôle, les riverains les ont pris en chasse et ils ont été lynchés.
Comme dans certains quartiers la population laborieuse a les moyens de réagir, de compter sur elle-même pour répondre aux gangsters. Elle a la capacité de s’organiser, de leur faire face pour les vaincre ainsi que leur commanditaire la bourgeoisie.