Les militants du LCDM (le Collectif de défense mobile) restent mobilisés devant l’hôtel Fort Royal à Deshaies. Ils dénoncent les agissements du patron, Langley.
Cet hôtel est un vrai scandale ! Quand on y entre, à l’accueil ou ailleurs dans l’espace, on ne voit que des employés blancs dans un pays où la grande majorité de la population est noire. Les employés noirs sont cantonnés au ménage et sont pratiquement invisibles. On dirait que tout est fait pour les cacher aux yeux de la clientèle.
Les conditions de travail sont scandaleuses, quelle que soit la nationalité des employés. Les employés de ménage sont précaires et sous payés. Ceux qui logent sur place dans l’hôtel vivent dans de minuscules chambres.
Une salariée italienne, récemment embauchée, a fait un accident du travail. Le patron voulait la licencier sur-le-champ et la forcer à quitter sa chambre alors qu’elle n’a nulle part où aller. Elle a rejoint le LCDM pour se faire entendre et a obtenu que ses droits soient respectés.
Le LCDM dénonce la complicité des élus qui laissent Langley agir en maitre et seigneur alors qu’il est locataire de l’hôtel. Le bail de location, signé en 2006 par Victorin Lurel, président du Conseil régional à l’époque serait caduc. Mais le conseil régional propriétaire du site ferme les yeux.
Quant à Jeanny Marc, la maire de Deshaies, elle s’en lave les mains en disant que ce n’est pas de sa compétence. Le permis de construire serait un faux et il s’agit bien de la compétence de la mairie.
Le LCDM a révélé que l’ancienne présidente du Conseil régional Lucette Michaux Chevry a acheté l’hôtel à la société Aquitaine Loisirs International du Club Méditerranée en 1995 alors qu’il appartenait déjà au Conseil régional. L’ancien président, Félix Proto, l’avait acheté en 1990 pour une somme totale de 22 millions de francs. L’argent public, notre argent, aurait donc servi à acheter deux fois un bien pour arroser la société Aquitaine Loisirs International avec probablement des dessous de table aux élus.
Toujours selon LCDM, le bail actuel de location est juridiquement nul car l’une des clauses n’a pas été respectée par Langley. Le bail aurait dû être annulé. Au contraire, Langley bénéficie de facilités : le loyer est de 230 000 € par an. C’est un cadeau pour un hôtel de 300 chambres dont la nuitée coûte presque 200 € !
LCDM n’en finit pas de découvrir des malversations financières et des détournements de fonds publics.
Langley privatise une station d’épuration rien que pour l’hôtel alors que les eaux usées du quartier alentour, Bas-Vent, ne sont plus traitées et se déversent sur la chaussée, lâchant des odeurs pestilentielles nuit et jour. La vieille station d’épuration de Bas-Vent n’est plus fonctionnelle. En revanche, celle que Langley utilise est flambant neuve, construite avec l’argent public.
Les autres gros patrons de l’hôtellerie se comportent de la même manière. Certains ont tenté de privatiser les plages aux abords de leur hôtel en empêchant la population d’y accéder. Ce sont les mobilisations populaires qui les ont fait reculer.