Cela fait 15 jours que le système informatique du CHU de la Guadeloupe est en panne. Depuis, tout est encore plus compliqué pour les malades et le personnel.
Dans un hôpital où il manque déjà de tout à cause des coupes budgétaires, cette panne est une énième conséquence du manque de moyens. Le personnel, déjà débordé, se retrouve à devoir utiliser le papier qui est beaucoup moins rapide que l’informatique.
La direction explique que la panne est « liée à la défaillance d’une baie de stockage des applicatifs et des données » qui « affecte les serveurs ayant une incidence sur les unités de soin, les rendus d’examens et le bureau des entrées ». Mais elle n’explique pas ce qui a provoqué la défaillance de la baie de stockage.
Cette panne a des conséquences sur des opérations, qui ont été reportées car les dossiers des patients sont inaccessibles. La panne a aussi des conséquences sur les séances de chimiothérapie des patients atteints de cancer. Des séances ont été reportées ou annulées sans visibilité pour les patients et leur famille. En temps normal, entre 40 et 50 patients sont accueillis chaque jour au service oncologie. Avec la panne, seulement une dizaine par jour a pu être prise en charge. Les proches d’une malade venant de Marie-Galante ont témoigné : elle a pris plusieurs fois le bateau pour rien et aucune date ne pouvait lui être donnée. Ces personnes vulnérables sont les premières victimes. C’est une grosse perte de chances pour les malades atteints de cancer. Très grave donc. La direction assure que les logiciels sont rétablis progressivement. Mais comment croire des responsables qui organisent la pénurie au quotidien ? La direction n’a pas hésité à licencier deux ingénieurs des services informatiques en quatre ans. Le service informatique est sous doté comme les services techniques et médicaux.
Cette politique d’économie est criminelle ! Surtout que la survenance de nouvelles pannes est déjà prévue.