Le 13 juillet dans son discours aux armées Emmanuel Macron a prévenu : le réarmement de la France nécessitera des efforts « de chacun ». Au-delà de cette guerre possible pour la France c’est bien l’annonce d’une guerre sociale dont il s’agit.
Le chef de l’État avertit la population que les coupes budgétaires toucheront une fois de plus les plus vulnérables.
Le Premier ministre Bayrou a annoncé pour 2026 un « budget gelé », la fin de l’indexation des retraites sur l’inflation, le rabotage de 5 milliards d’euros sur la santé, la disparition de 3 000 postes de fonctionnaires liés aux départs à la retraite. Il propose même la suppression de deux jours fériés. Les classes pauvres et exploitées devraient porter seules le fardeau d’un « effort collectif ».
Pendant ce temps, les services publics, déjà à bout de souffle, continuent de s’effondrer. Les hôpitaux manquent de personnels, les soignants sont à bout. Même les pompiers alertent sur le manque de moyens pour répondre aux incendies de plus en plus fréquents. En Guadeloupe et Martinique, les sargasses asphyxient littéralement les habitants sans que des moyens d’ampleur soient déployés pour y faire face. L’école, elle aussi, subit l’austérité, avec des fermetures de classes et des postes d’enseignants supprimés. C’est ainsi que le gouvernement propose d’aller récupérer 43,8 milliards d’euros en 2026.
Et pourtant, l’argent ne manque pas. Il s’accumule même, mais toujours au même endroit. Jamais les plus riches n’ont été aussi riches. La proposition d’une loi en février 2025, visant à taxer de 2 % les fortunes supérieures à 100 millions d’euros, aurait pu rapporter 20 milliards d’euros par an d’après des experts. Elle a été tout simplement balayée par le Sénat le 12 juin dernier.
Pendant qu’on annonce des sacrifices au nom de « l’effort national », l’État continue de verser des milliards aux grandes entreprises : en 2023, ce sont 211 milliards d’euros d’argent public qui leur ont été alloués, sous forme d’aides, d’allègements fiscaux ou de subventions. La commission d’enquête sur ce sujet a révélé que plus de 2 250 dispositifs d’aides publiques existent pour les entreprises. Le Groupe Bernard Hayot, par exemple, a perçu environ 55 millions d’euros, pour un bénéfice de 227 millions en 2023, soit près d’un quart directement financé par l’argent public. Le groupe ArcelorMittal qui distribue en moyenne 200 millions d’euros de dividendes par an a bénéficié de 298 millions d’euros d’aides en 2023. Aujourd’hui il licencie plus de 600 personnes en France !
L’injustice est criante. L’argent, l’État le redistribue vers le haut, siphonnant les ressources publiques. Les grosses sociétés multimillionnaires utilisent ces fonds pour réaliser leurs profits et en distribuer une partie en dividendes aux actionnaires. L’effort de réarmement devient un nouvel alibi pour exiger des sacrifices de la classe exploitée, pendant que les plus riches, et en particulier les marchands d’armes, les Dassault, les Thales, continuent de recevoir, sans contrepartie, les immenses cadeaux d’un pouvoir qui est clairement dans leurs mains.
Les conséquences sont la progression de la pauvreté et la dégradation extrême des services publics. En Guadeloupe par exemple, il n’y a plus de réseau d’eau fonctionnel et on doit accepter que l’argent public soit déversé par milliards à la bourgeoisie sans condition !
La seule façon d’inverser ce processus sera le fait des mobilisations populaires massives qui exigeront de prendre sur les profits des riches pour augmenter les salaires, pour financer les services indispensables à la sécurité et aux besoins de la population. Les travailleurs, immensément plus nombreux que la bourgeoisie parasite, font tout fonctionner. En unissant leurs forces, ils peuvent bloquer la machine et reprendre ce qui leur appartient.