Trinidad et Tobago a commencé l’année 2025 dans une situation d’état d’urgence, décrétée le 30 décembre 2024, suite à de nombreux homicides et représailles entre gangs. La décision avait été prise par l’ancien Premier Ministre Keith Rowley, à la suite d’une fusillade faisant un mort devant un poste de police, suivie le lendemain par une autre faisant cinq morts et un blessé.
Cet état d’urgence permettait à la police de perquisitionner sans mandat et de détenir les personnes arrêtées pendant 48 heures.
En 2024, le nombre d’homicides s’élevait à 623, dont au moins 263 liés à la violence des gangs. Cette situation touche aussi la petite île de Tobago, située au nord de Trinidad. Le nombre de gangs à Tobago est passé de 3 en 2009, à 28 en 2022. Ce nombre dépasse même celui des gangs à Port-of-Spain, capitale de Trinidad, dont le nombre a un peu diminué durant cette période.
Le Premier Ministre Rowley dans une conférence des chefs de gouvernement du Caricom a souhaité que « les actes de violence dans l’espace public soient considérés comme du terrorisme ». Il a trouvé l’appui de la plupart des gouvernements présents.
Après une relative baisse des actes de violence, l’état d’urgence a été suspendu par la nouvelle Première Ministre, Kamla Persad-Bissessar.
Toutes ces mesures répressives peuvent momentanément diminuer en apparence la violence des gangs. Mais ces derniers qui contrôlent de nombreux trafics, dont la drogue et les armes, ne sont pas près de disparaître. En effet, comme dans toute la Caraïbe et au-delà, ils prospèrent sur le terreau d’une économie en déliquescence, marquée par le chômage, la hausse du coût de la vie et autres difficultés de la vie quotidienne. Trinidad et Tobago, qui jadis faisait figure de pays relativement prospère à cause de sa production de pétrole et de gaz, connaît de grandes difficultés. La Première Ministre conservatrice tente de se rapprocher des États-Unis de Trump, mais ce dernier a interdit toute poursuite du projet d’exploitation d’une réserve de gaz conjointement avec le Venezuela.
C’est le pourrissement général du système capitaliste qui entraîne ce développement du phénomène de gangs, que nous commençons à subir également en Martinique et en Guadeloupe. Ce n’est qu’en renversant ce système, et non par la simple répression, qu’on pourra mettre fin à cette délinquance criminelle.