C’est à coups d’allongement du temps de travail, de suppressions de postes, de blocage des salaires, d’attaques contre les retraites, que la grande bourgeoisie soutenue par le gouvernement a lancé une véritable offensive contre les travailleurs et la population laborieuse.
Le Premier ministre Bayrou, après son échec au vote de confiance, a démissionné le 9 septembre. Mais il a eu le temps d’annoncer pour 2026 un budget gelé, la fin de l’indexation des retraites sur l’inflation, le rabotage de 5 milliards d’euros sur la santé, la disparition de 3 000 postes de fonctionnaires liée aux départs à la retraite. Il propose même la suppression de deux jours fériés. Le fameux « effort collectif » dont il parle, c’est toujours sur les mêmes qu’il repose : ce sont les salariés, les retraités, les chômeurs, les jeunes qui subissent.
Le prétexte de cette offensive, ce sont les 3 300 milliards d’euros de dette publique. Et pourtant, l’argent ne manque pas, il coule à flots… dans les coffres de la bourgeoisie. Une grande partie de cette dette est directement issue des cadeaux accordés aux capitalistes. En 2023, ce sont 211 milliards d’euros qui ont été versés aux grandes entreprises sous différentes formes : aides publiques, exonérations fiscales, subventions de toutes sortes.
C’est la dette des riches qui est aujourd’hui l’argument pour justifier l’austérité contre les pauvres.
Pendant ce temps, les services publics, déjà à bout de souffle, continuent de s’effondrer. Les hôpitaux manquent de personnel, les soignants sont à bout. Même les pompiers alertent sur le manque de moyens. C’est tout l’appareil social qui s’effondre sous le poids des politiques procapitalistes.
En Guadeloupe, les services publics sont dans un état de délabrement extrême : l’eau potable n’arrive plus dans les robinets, les sargasses s’accumulent sur les plages, sans réponse suffisante. En Martinique, les travailleurs de la SAUR sont en lutte pour défendre un accès à l’eau digne, et le respect de leur droits. Des travailleurs, des jeunes ont érigé des barrages pour exprimer leur colère. Ces luttes locales, même isolées, montrent une chose : la colère existe, et elle peut et doit s’organiser.
La chute du gouvernement ne changera rien pour les travailleurs. Qu’importe le nom du nouveau Premier ministre, tant que le pouvoir reste aux mains de la grande bourgeoisie. Les travailleurs et la population laborieuse continueront à subir ces attaques sociales. Tous les prétendants au pouvoir respectent les règles du capitalisme et servent les intérêts des plus riches. La politique réelle ne se décide pas à Matignon, mais dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
C’est pour cela que l’essentiel ne se jouera ni à l’Assemblée ni dans les états-majors politiques, mais dans les entreprises et dans la rue. Car seule la classe ouvrière, à la base de toute la richesse produite dans la société, peut opposer un rapport de force capable de faire reculer le patronat et l’État à son service. Quand les travailleurs relèvent la tête collectivement, aucune réforme antisociale ne peut passer.
La lutte continue de s’organiser autour du 10 et 18 septembre. Ces rendez-vous peuvent servir de points d’appui pour s’organiser, échanger, se regrouper dans les entreprises et les quartiers en dépassant les cadres imposés par les directions syndicales ou les partis institutionnels, en formant des comités de lutte pour remettre en cause l’ordre capitaliste. Tout cela n’est possible que si nous, travailleurs, sommes à l’initiative.