Suite aux annonces du gouvernement Bayrou de supprimer deux jours fériés et de prendre de nouvelles mesures pour faire payer la dette de plus de 3 300 milliards aux plus pauvres et à la classe ouvrière, des mobilisations ont eu lieu partout en France et en Outre-mer les 10 et 18 septembre derniers.
Le 18 septembre en France, il y a eu de nombreuses manifestations, 250 rassemblements dans tout le pays. Plusieurs secteurs ont fait grève comme dans l’enseignement (45 % de grévistes), dans la fonction publique, dans les transports, dans le secteur de l’énergie avec les agents d’EDF. En Martinique, près d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Fort-de-France. En Guadeloupe, 300 personnes se sont rassemblées devant la mairie de Pointe-à-Pitre. Tout comme en France, les salariés du secteur public comme du privé se sont mobilisés. Les grévistes de la Saur en Martinique se sont fait entendre face à une direction arrogante qui refuse de payer le solde de 1500 euros qui leur est dû. Les agents de l’énergie en Guadeloupe ont aussi dénoncé la répression syndicale et ont exigé des augmentations de salaire.
Face à la colère, le nouveau Premier ministre Lecornu est revenu sur la suppression de deux jours fériés. Il a pris un décret révisant les privilèges à vie des anciens Premiers ministres qui coûtent actuellement à l’État 4,4 millions d’euros par an. C’est de la poudre aux yeux : faire croire que le gouvernement fait lui aussi un « effort budgétaire ».
Lecornu a promis la « rupture » mais tous les plans envisagés pour économiser 40 milliards tournent autour d’un racket de la classe laborieuse, des retraités et des sans-emplois.
Lecornu n’est pas revenu sur l’augmentation des jours de carence en cas d’arrêt maladie ni sur le doublement des franchises médicales et encore moins sur le gel des allocations, des salaires des fonctionnaires et des retraites. Il faudra s’attendre à des suppressions de postes dans la fonction publique. Ce seront encore moins de moyens pour les services publics utiles à la population. En Guadeloupe, depuis septembre le rectorat supprime les 40 % de prime de vie chère en cas d’arrêt maladie.
Et pourtant, en 30 ans, la fortune des 500 plus riches de France a explosé, a été multipliée par 14, elle est passée de 80 milliards en 1996 à 1128 milliards. Des journalistes dans un livre Le grand détournement expliquent comment les milliardaires et les multinationales ponctionnent 270 milliards d’euros par an d’aides à l’État qui est à leur service. Pour le gouvernement il est hors de question de prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire dans les poches de la grande bourgeoisie. On parle éventuellement d’une taxe de 0,5 % sur les plus riches au lieu des 2 % comme le prévoit la taxe Zucman, déjà ridiculement insuffisante !
Lecornu continuera comme son prédécesseur à servir la soupe au grand patronat. Cette bourgeoisie et l’État main dans la main sont bien décidés à faire les poches d’une manière ou d’une autre aux travailleurs et aux plus pauvres. Et ce n’est pas le petit ultimatum lancé par les directions syndicales au gouvernement qui y changera quelque chose. Elles menacent d’une nouvelle journée de grève et de manifestations si le gouvernement ne répond pas à leurs revendications.
Il faudra bien plus que deux, trois journées de mobilisations pour mettre fin aux attaques du patronat, relayées par Macron et son gouvernement. Il est primordial de se préparer à mener une lutte contre cette guerre sociale. Il faudra s’organiser dans les entreprises pour défendre nos propres intérêts de travailleurs en créant des comités de lutte, indépendamment des partis politiques et des directions syndicales. Ce n’est que par une lutte de grande ampleur contrôlée par nous les travailleurs que nous pourrons imposer aux riches de financer la dette et exiger des augmentations de salaires.