CO N°1356 (27 septembre 2025) – Guadeloupe – Eau : à chaque semaine son scandale

Semaine après semaine, avoir de l’eau potable devient un luxe.

Le 22 septembre, une alerte est lancée : des taux anormaux d’aluminium et une turbidité élevée sont détectés au Moule, dans les secteurs de Desvarieux et du bourg. La population est appelée à ne pas consommer l’eau du robinet.

Le 19 septembre, c’est à Pointe-à-Pitre et aux Abymes que l’eau devenait impropre. Un incident technique à l’usine de Miquel rendait l’eau trouble et potentiellement contaminée. La semaine précédente, le 12, l’ARS a interdit la consommation d’eau à Lasserre (Morne-à-l’Eau), après une alerte similaire à Sainte-Rose. Puis, le 15 septembre, le SMGEAG annonçait des casses sur les réseaux du Gosier et des Abymes, un incident au Moule, des pénuries à Baie-Mahault et Petit-Bourg, et une contamination bactériologique à Morne-à-l’Eau et au Moule.

Quand on entend tout cela peut-on encore parler d’incidents ? C’est un effondrement du réseau d’eau. Le réseau est vétuste, les canalisations fuient, les usines dysfonctionnent, les délais d’alerte sont inacceptables. Selon la Chambre régionale des comptes, il faudrait plus de 200 ans pour renouveler le réseau au rythme actuel.

Ce chaos est le produit d’une gestion capitaliste et coloniale, d’un État absent et d’élus locaux complices.

Il faut refaire l’entièreté du réseau, et pour cela il faut deux milliards d’euros, tout de suite ! À l’État et aux riches capitalistes de payer leur propre incurie. Et les élucubrations de certains élus sur des financements à quelques millions d’euros par an ne règleront rien. C’est à nous, travailleurs, d’imposer ce rapport de force.