Laissant croire à « leur retrait » de certains quartiers de la capitale, les gangs ont multiplié leurs attaques en province.
Le 11 et 12 septembre dans une localité située au nord de Port-au-Prince (Cabaret), les hommes du gang de « Vlad » ont massacré plus de 50 personnes, femmes, enfants, vieillards. Cette tuerie est survenue quatre jours après la mort de leur chef, Vladimir, alias « Vlad » lors d’un affrontement avec la police.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre, les criminels du groupe armé « Gran Grif » ont attaqué une commune du département de l’Artibonite (Liancourt). La population a fui les maisons pour se mettre à l’abri. Malgré la résistance de brigades d’autodéfense locales, les bandits ont fini par incendier et démolir le commissariat.
Jeudi 18 septembre dans une petite ville du département du Nord-ouest (Bassin Bleu), les gangsters de « Kokorat San Ras », ont ouvert le feu, en plein midi, tuant plusieurs personnes. Le commissariat de police, la mairie, l’hôpital et plusieurs bâtiments ont été incendiés, ils ont pillé un dépôt local de nourriture.
Ce même gang a attaqué une autre localité de l’Artibonite, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 septembre. Il a incendié plusieurs maisons et abattu divers animaux, terrorisant les habitants. Au bilan, neuf morts, de nombreux blessés et plusieurs disparus.
Ce gang a installé une base dans la zone depuis plus de trois ans et nargue les quelques policiers des départements de l’Artibonite et du Nord-Ouest. Certains habitants s’organisent pour réagir, sans avoir les moyens nécessaires jusqu’ici.
Ces attaques contre des zones rurales se multiplient et montrent que ces gangs affiliés à « Viv Ansanm » visent à contrôler tout le pays. Après Port-au-Prince, l’Artibonite et le Plateau central, c’est le Nord-Ouest qui est la cible des groupes armés. La « libération » des quartiers n’est qu’une mascarade.
Les attaques confirment l’incapacité de l’État haïtien à contenir l’expansion des gangs, malgré les annonces répétées d’opérations coup de poing. Face à ces crimes, le 15 septembre la réponse du Conseil présidentiel transitoire était : « Les criminels ne triompheront pas ».
Le samedi 20 septembre, lors de la commémoration de la naissance de Jean-Jacques Dessalines, le gouvernement haïtien a rendu un hommage solennel au « Père fondateur de la nation » en s’inclinant devant « sa mémoire immortelle ». L’ambassadeur de France, ancien pays colonisateur, a aussi salué sa mémoire. Le représentant des États-Unis, a affirmé que « l’avenir d’Haïti appartient aux Haïtiens eux-mêmes. »
Autant de déclarations creuses auxquelles la population laborieuse ne croit pas. C’est la force de « l’armée indigène », les anciens esclaves en armes, qui a permis de vaincre l’armée du colonisateur.
Le gouvernement est au service de la bourgeoisie haïtienne qui est complice et utilise les gangs comme hommes de main. Face à eux, l’avenir appartient à la classe ouvrière haïtienne capable de créer sa propre organisation, sa propre armée, pour défendre ses intérêts propres.