Le passage de l’ouragan Melissa sur Haïti a occasionné 31 morts et 21 disparus, selon les déclarations de la Protection Civile le 31 octobre.
Plus de 1000 maisons ont été inondées, 10 établissements de santé affectés, et plus de 15 000 personnes déplacées et hébergées dans des abris temporaires. Elles viennent grossir les rangs des déplacés qui ont fui leurs quartiers envahis par les gangs armés.
Après le passage de l’ouragan, le gouvernement a annoncé trois jours de deuil national, les 3, 4 et 5 novembre en mémoire des victimes de la catastrophe. L’état d’urgence a été décrété pour une durée de trois mois, du 3 novembre 2025 au 3 février 2026 dans les régions les plus touchées pour « porter assistance aux sinistrés et faciliter la reprise des activités essentielles » selon le gouvernement. Au vu de la préparation insuffisante face à la catastrophe annoncée et la réponse inefficace de l’État face à l’urgence, la population laborieuse n’a pas à attendre de soutien de ce côté.
Quant aux politiciens, la reprise de leurs activités est immédiate. Alors que les populations sinistrées luttent pour leur survie, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le Premier Ministre ont lancé un programme de renforcement des capacités des partis politiques en vue d’élections pour 2026. Notamment leurs capacités financières.
Dans le même temps le Conseil Électoral Provisoire a annoncé, le 31 octobre, le projet de décret électoral 2025 en vue de l’organisation des prochaines élections en Haïti. Ce texte entend « assurer la normalisation de la vie politique » et « garantir le fonctionnement régulier des institutions étatiques ». Avec un pays aux mains des gangs ?
Les premiers secours après l’ouragan ont été apportés par les habitants des zones les moins touchées. C’est cette entraide qui permet la survie jour après jour. Quand elle se transformera en organisation de travailleurs, elle sera le support sur lequel s’appuiera la population pour se libérer du joug des gangs et aussi des exploiteurs.