L’ancien président de la république, Valéry Giscard d’Estaing, est décédé le 2 décembre dernier.
Sa présidence, de 1974 à 1981, est marquée par quelques mesures applaudies par ses laudateurs : la Loi Veil qui légalise l’avortement, le passage de la majorité à 18 ans. Mais la loi sur l’avortement est le fruit de longues luttes et de manifestations populaires pour le droit des femmes. Les autres sont les conséquences de la révolte et de la grève générale de Mai 68.
Giscard, lui, menait une politique contre les travailleurs en période de crise économique avec des réductions des dépenses publiques, des plans fiscaux pour les patrons et la limitation de l’augmentation des salaires. Il s’est attaqué aux immigrants en piétinant leurs droits et en démarrant les expulsions. Son ministre du budget fut Maurice Papon, un responsable de la déportation des Juifs sous le régime de Vichy et l’organisateur du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961.
Valéry Giscard d’Estaing, chef de l’impérialisme français, mit en œuvre dès 1974 « l’opération de peuplement outremer » entreprise avant par le gouvernement Messmer. Cela consistait en la colonisation massive de la Nouvelle-Calédonie par des familles métropolitaines ou ex « pieds noirs » d’Algérie. L’objectif était de briser les élans nationalistes des populations locales. Ceci conduisit à la marginalisation des Kanaks sur leur propre territoire. Giscard est aussi à l’origine d’opérations de répression militaire en Afrique, comme l’envoi des parachutistes à Kolwezi au Zaïre en 1978. Il fallait imposer une force militaire pour préserver les intérêts des grosses sociétés françaises avec le maintien d’un dictateur sanglant comme Mobutu.
Durant sa présidence la situation des Antilles s’est aggravée par la crise. Il y eut des licenciements d’ouvriers par centaines après les fermetures d’usine. De multiples grèves ont été menées durant cette période comme celles de la canne en 1975 en Guadeloupe. Le gouvernement voulut s’attaquer aussi aux 40 % des fonctionnaires mais n’y parvint pas. Il y eut de larges manifestations aux Antilles qui poussèrent même les élus antillais de droite (eux qui acceptaient tout sans broncher) à montrer leur opposition au gouvernement.
Avec la crise du système capitaliste qui s’aggrave dès 1973, Giscard et son gouvernement ont eu de plus en plus de mal à masquer une véritable politique anti-ouvrière aux classes populaires de France et des Antilles.