Lors des dernières élections régionales, divers courants nationalistes se sont regroupés pour constituer une liste appelée Nou.
Cette liste était conduite par Ronald Selborne, venu de l’UPLG (Union pour la libération de la Guadeloupe) et également animateur d’une nouvelle formation intitulée ANG (Alyans nasyonal Gwadloup).
Les militants de Nou ont diffusé durant la campagne électorale un tract critiquant notamment « l’accumulation inféconde des révoltes sociales ou individuelles ».
C’est une négation pure et simple de toute l’histoire de la classe ouvrière de la Guadeloupe, ainsi que de l’histoire de la Martinique et des autres départements et territoires d’Outremer, d’ailleurs. Aucune des maigres avancées, ou des droits dont peuvent aujourd’hui user les populations de ces régions, n’a été accordé gracieusement par le gros patronat ou par l’État français à son service.
Des grandes grèves de 1910 à la grève générale de 2009, en passant par les luttes dans la canne en 1925 et 1952, parmi les fonctionnaires en 1953, ou bien dans le bâtiment en 1967, chaque acquis a été gagné de haute lutte, bien souvent au prix du sang. Et à chaque fois, en tête du peuple révolté, il y avait les travailleurs pour mener courageusement ces combats.
Affirmer que toutes ces luttes sont « infécondes », c’est faire bien peu de cas de toutes celles et tous ceux qui se sont battus pour obtenir quelques revendications, mais surtout pour gagner du respect et de la dignité. Il faut être particulièrement indifférent au sort des travailleurs et de la population pour balayer tous ces événements avec autant de mépris et de légèreté.