Le projet de loi de Macron pour rendre obligatoire la vaccination contre le Covid-19 active la mobilisation contre celle-ci. La vaccination, un progrès médical majeur, est remise en cause au nom de la liberté de choix.
Les opposants manifestent par centaines et s’expriment sur le net. La vaccination est un outil majeur dans la lutte contre les maladies infectieuses et a contribué au recul de la mortalité, en particulier infantile. Sa remise en cause actuelle est le reflet de la perte de confiance dans les autorités sanitaires et l’industrie pharmaceutique, conséquence des multiples scandales dans la gestion de la pandémie par le gouvernement.
Depuis le début de la pandémie le virus a tué 3,5 millions de personnes dans le monde, en France 111 500, en Martinique 98, en Guadeloupe 274.
Les raisons principalement opposées à la vaccination sont le doute concernant l’efficacité d’un vaccin pour lequel nous n’aurions pas suffisamment de recul (63 %), la crainte d’effets indésirables de la vaccination (46 %) et qu’elle porterait atteinte aux libertés individuelles ou qu’elle s’opposerait à la nature. Si le questionnement est légitime, les doutes sont amplifiés de manière démesurée par un foisonnement de fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, de préconçus, d’angoisses face à la maladie et la gestion faite par le gouvernement.
Le bénéfice de la vaccination est fonction du risque que fait peser le Covid-19 sur nos populations vieillissantes (25 % de plus de 60 ans) et touchées par des taux de comorbidités beaucoup plus élevés que la moyenne nationale (diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale, drépanocytose, surpoids et obésité).
Voici quelques arguments objectifs et rationnels que nous devons partager.
La vaccination ne tue pas
Des millions de vies sont sauvées chaque année par la vaccination. La variole a été éradiquée de la surface de la Terre. D’autres maladies graves sont désormais contrôlées : tétanos, diphtérie, poliomyélite, coqueluche, rage, méningites.
Manque de recul ?
À l’échelle mondiale, depuis le début de la vaccination plus de deux milliards de premières injections ont été recensées (2 050 346 680), touchant un quart (26,1 %) de la population de la planète (7 845 261 000 personnes). Cela donne un recul certain sur les effets positifs et indésirables ce type de médicament.
Non, la mise au point du vaccin à ARN ne s’est pas faite en une année !
Les vaccins à ARN font l’objet de recherches fondamentales débutées il y a plus de 20 ans avec des avancées scientifiques significatives ces dernières années. Les précédentes épidémies de Hong Kong (2003) et du Moyen Orient (2012) ont accéléré la recherche sur les coronavirus. Les travaux scientifiques sur les coronavirus antérieurs à la pandémie, une mobilisation rapide, importante de la communauté scientifique internationale, un nombre important de volontaires pour les essais cliniques, et des financements massifs des États expliquent la rapidité de la mise à disposition de ces nouveaux vaccins.
En quoi consistent les vaccins à ARN ?
Le virus du Covid-19 présente sur sa membrane une protéine S qui lui permet de se lier et d’infecter les cellules hôtes. Le principe des vaccins anti-Covid est de présenter ces protéines S à notre corps. Notre système immunitaire apprend ainsi à les reconnaître, et le jour où il est en face du coronavirus, les défenses immunitaires se mettent en action.
Les vaccins à ARN contre le Covid-19 contiennent un petit fragment de l’ARN (acide ribonucléique) du coronavirus, synthétisé sans cellules, ni bactéries. Ils ne nécessitent pas d’adjuvant, pas d’aluminium pour être efficaces.
Non, les vaccins à ARN n’entraînent pas de mutations de notre ADN qui seront transmises à nos enfants !
Pas de risque de mutation génétique car l’ARN ne rentre pas dans le noyau des cellules, siège de notre ADN et donc de notre patrimoine génétique. Et l’ARN vaccinal sera très rapidement détruit. On injecte l’ARN dans des cellules musculaires, pas dans les cellules des gonades (ovaires ou testicules).
Non, la recombinaison de l’ARN viral du SARS-CoV-2 avec les ARN d’autres virus (Zika, chikungunya, dengue) n’est pas possible.
Des recombinaisons sont possibles entre virus d’une même espèce, mais le vaccin à ARN comme nous l’avons vu… n’est pas un virus ! Donc pas de recombinaison possible !
Des « variants » du virus peuvent-ils échapper à la protection par les vaccins ?
La vaccination diminue la survenue de formes graves. Avec une charge virale moindre, les personnes vaccinées contaminent 12 fois moins les autres qu’une personne non vaccinée. Certains variants peuvent être plus contagieux et accentuer la pression sur les systèmes de santé. Ce sont autant d’arguments pour accélérer la vaccination.
Quels sont les effets indésirables de la vaccination contre le Covid-19 ?
Tout médicament, naturel ou fabriqué, a un impact sur l’individu qui le reçoit. Cela dépend de l’état de santé individuel, des réactions face au médicament. Plus de deux milliards de personnes ont été vaccinées dans le monde. Les principales réactions secondaires rapportées pour les vaccins Pfizer-BioNtech et Moderna sont : douleur et rougeur au point d’injection, fatigue, maux de tête, courbatures. Ces symptômes classiques en vaccinologie s’estompent en deux à trois jours.
On est des cobayes ?
On est en phase de vigilance aigue. Quel que soit le médicament, après sa mise sur le marché, il est toujours sous surveillance active de survenue d’effets indésirables. Le vaccin n’a pas pour unique objectif de se prémunir soi-même mais aussi de protéger les autres, en particulier ceux qui sont trop fragiles pour être vaccinés, par exemple les personnes immunodéprimées.
Le cas particulier des personnes immunodéprimées
Ces personnes sont celles qui ont, par exemple, profité d’une transplantation d’organe et qui sont sous un traitement pour empêcher le rejet de la greffe. Pour booster les défenses immunitaires le médecin peut être amener à réaliser trois injections tout en associant d’autres mesures de prévention.
Quelles seraient à long terme les conséquences ?
Les vaccins stimulent la production d’anticorps. L’ARN sert de notice pour les usines des cellules, une fois que la notice est lue, elle est dégradée. En quelques jours il ne reste plus rien de ce fameux ARN vaccinal, donc difficile d’avoir une réaction à long terme. Le seul effet secondaire d’un vaccin c’est qu’il immunise contre la maladie. Dans l’histoire de la surveillance de tous les vaccins, il n’y a pas d’effet secondaire à long terme qui n’aurait pas été identifié après deux ou trois mois d’utilisation dans la population mondiale. La vaccination donne la possibilité de mieux supporter la rencontre avec le Covid et de protéger la population fragile contre les formes graves et mortelles de la maladie !
En Martinique, en Guadeloupe nous avons la possibilité de choisir de se faire vacciner ou pas. Dans plusieurs pays du monde, en l’absence de vaccin, ce choix n’existe pas et quand il y a des vaccins présents, ils sont réservés à la fraction aisée de la population et les travailleurs n’y ont pas accès.
Une réponse au gouvernement et à l’obligation de vacciner
Il est évident qu’une grande partie de la population n’a pas ou plus confiance dans les vaccins. Cette tendance suit la courbe descendante de la confiance envers l’industrie pharmaceutique au fil des scandales liés à la gestion de la pandémie par le gouvernement. L’absence de masques, puis l’obligation du port du masque, de la distanciation, les confinements, l’annonce de traitements ont sapé la crédibilité de Macron et son gouvernement.
Les découvertes scientifiques et leurs applications, dont la vaccination fait partie, ont permis des progrès extraordinaires pour l’humanité et elles se poursuivront, nous en sommes persuadés, à une plus grande échelle, dans une société débarrassée des capitalistes, ceux des laboratoires pharmaceutiques et de toute autre espèce.