La guerre en Ukraine dure depuis trois semaines et les conséquences se font sentir dans le monde entier et en particulier dans les pays pauvres fortement dépendants des importations de blé russe et ukrainien.
Les trusts mondiaux du pétrole comme Total, BP ou Esso ont pris prétexte de cette guerre pour pousser à la hausse les prix de l’essence, du gaz et du fioul. Mais la spéculation touche tous les secteurs.
L’Ukraine et le sud-ouest de la Russie totalisent à eux seuls près de 30 % des exportations mondiales de blé. Les deux pays représentent aussi 80 % de la production mondiale pour l’huile de tournesol et l’Ukraine est le quatrième exportateur mondial de maïs.
Les conséquences de la spéculation sur le blé se font déjà sentir. La tonne de blé dépasse désormais les 400 euros, un niveau historique. À titre de comparaison, elle s’élevait à 280 euros avant le début du conflit et autour de 150 euros la tonne au printemps 2020.
L’Égypte est le premier importateur mondial de blé et fait venir 60 % de ses importations de Russie et 40 % d’Ukraine. La hausse du prix du blé a fait bondir le prix du pain dans les boulangeries. En Tunisie, la population vivait déjà au rythme des pénuries de semoule ou de farine, produits de première nécessité subventionnés par l’État. Face à la hausse des prix, de nombreux Tunisiens ne peuvent pas se passer de ces produits subventionnés qui deviennent de plus en plus difficiles à trouver. De son côté, le gouvernement algérien a interdit l’exportation de semoule, de pâtes et d’autres produits de consommation dérivés du blé pour préserver les stocks de matières premières.
L’Afrique du Nord n’est pas la seule région concernée. L’Indonésie est le deuxième acheteur mondial de blé ukrainien, le Pakistan, la Turquie ou encore les pays d’Asie centrale et l’Afrique subsaharienne en dépendent eux aussi.
Au total, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que huit à treize millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de sous-nutrition dans le monde.
Voilà comment les capitalistes qui spéculent sur des éventuelles pénuries de matières premières alimentaires, aujourd’hui, le blé en provenance de Russie et d’Ukraine, condamnent les populations des pays pauvres à la famine.