Le 21 mars les grilles de l’usine de Gardel étaient toujours bloquées par les tracteurs des transporteurs et les planteurs.
Les patrons ne veulent pas lâcher les quelques euros nécessaires à la revalorisation de l’activité des planteurs et des transporteurs.
Or cette année, les planteurs et les transporteurs doivent faire face à une explosion du prix des huiles et fluides spéciaux, à la pénurie des pièces de rechange. À cela s’ajoute l’augmentation brutale et importante du prix des carburants. Alors, ils réclament une revalorisation de 20 % de leur tarif qui n’avait pas bougé depuis 2018.
Ainsi les planteurs devront payer 3,60 euros de plus par tonne, pour la coupe et le transport de leurs cannes.
Ils déclarent aussi que les engrais et autres intrants vont eux aussi augmenter. Ils ne pourront pas supporter une telle augmentation.
Mais le financement existe, à partir de l’aide garantie de prix (AGP) versée par l’État pour la garantie du déroulement de la campagne sucrière. Pour 450 000 tonnes de canne, 3,60 € par tonne représente plus d’1,6 million d’euros. Les planteurs demandent donc que ce montant soit débloqué sur la garantie de prix pour la campagne sucrière 2022.
Une autre perspective aurait été la participation de l’usine au financement aux côtés des planteurs mais la direction de Gardel a refusé catégoriquement.
Pour les travailleurs de l’usine, les NAO ont abouti à une revalorisation de 2,7 % des salaires à partir de mars, au début de la campagne et 350 euros de prime pour les permanents en fin de campagne.
Chaque année les patrons de Gardel et de la filière canne tirent les profits de la vente de sucre et produits dérivés après chaque campagne. Ce sont les planteurs, les transporteurs, puis les ouvriers de l’usine qui par leur travail arrivent à ce que la canne soit transformée en sucre. Il faut que les profits générés par le sucre soient redistribués à ceux qui triment pour suer ce profit. Les planteurs, tous les opérateurs, les transporteurs, les ouvriers ont les mêmes intérêts à l’augmentation des salaires et des revenus face à l’augmentation du coût de la vie.