En Guadeloupe, récemment, la commune de Sainte-Rose s’est révélée en difficulté pour payer les salaires et des matériels de base. Il y a eu plusieurs mouvements de protestation des salariés.
On entend parfois des explications fantaisistes sur les problèmes budgétaires des municipalités, qui seraient dus à un trop grand nombre d’agents communaux. En réalité, il n’y a souvent pas assez d’agents pour entretenir convenablement les routes, les écoles, les espaces verts…
Ces commentateurs ne disent pas que dans certaines communes, la seule possibilité d’échapper au chômage c’est de travailler pour la mairie (souvent avec un petit contrat précaire). Même si ces embauches ne sont pas dénuées de clientélisme électoral.
Ils ne disent pas, surtout, que les difficultés financières des communes ont été en grande partie créées par l’État. Entre 2014 et 2017, un tiers des dotations de l’État aux collectivités a disparu, soit 12 milliards d’euros. Depuis, les communes ont été contraintes par d’autres mécanismes de limiter leurs dépenses. Et d’autres mesures sont venues aggraver les difficultés. La baisse de certains impôts locaux comme la taxe d’habitation, par exemple, n’est compensée par l’État que pour une petite moitié.
Alors, certes, on peut reprocher à de nombreux maires des fautes de gestion. Mais leur faute principale, c’est de ne pas exiger de l’État les financements nécessaires et de refuser de mobiliser leur population pour cela !