Les grosses pluies qui se sont abattues sur la Martinique dans la deuxième semaine de novembre ont entrainé de très importants dégâts.
Les communes de Marigot, de Sainte-Marie ou du Gros-Morne ont été les plus touchées. Les pluies ont provoqué les crues de nombreuses rivières. Des glissements de terrain ont entrainé des ruptures de grosses canalisations d’eau. Ils ont rendu les routes impraticables pour des milliers de familles pendant plusieurs jours. Ils ont aussi occasionné fragilisation, affaissement, ou destruction de maisons mettant en danger la vie des populations. Des familles ont dû partir à la hâte pour ne pas être emportées par les eaux. Pus de 70 familles ont tout perdu, leur maison, leurs meubles. Plus de quarante ans de vie – disent certains – se sont écroulés sous leurs yeux. Les sinistrés ont été logés soit par leur famille, soit par les services municipaux, de toute façon dans des conditions difficiles.
Face à cette situation désastreuse, les maires des communes avoisinantes se sont mobilisés. Les services de l’État et des collectivités ont dû dépêcher des techniciens, ingénieurs, ouvriers pour déblayer les routes impraticables, faire élaguer des arbres, réparer des ruptures de canalisation. La SME (Société martiniquaise des eaux) s’est également mobilisée pour rétablir l’eau après la casse des grosses canalisations alimentant en eau potable des milliers d’abonnés dans le Centre et le Sud de la Martinique.
En plus du volume important d’eau tombée sur ces régions, il apparait une insuffisance des infrastructures pour l’évacuation de l’eau, ou le drainage des terrains en fonction de l’habitat et de la nature des sols. Pourtant ces sols sont depuis bien longtemps connus comme des zones à risque. Mais ils ne font pas l’objet d’un aménagement concerté et piloté par les services de l’État. Des ingénieurs et des associations écologistes ont depuis bien longtemps alerté l’État et les collectivités pour s’opposer à la construction en béton aux abords des mangroves, pour des centres commerciaux ou des programmes immobiliers. Ces constructions contribuent à fragiliser les sols et l’environnement. Mais l’État et les collectivités restent le plus souvent sourds et muets. Le Schéma d’aménagement régional (SAR) pourtant obligatoire n’est même pas mis à jour. Ce n’est pas surprenant ! Mener une politique de grands travaux au bénéfice de ceux qui en ont réellement besoin, c’est-à-dire la majorité de la population et la plus pauvre, c’est ce qui serait nécessaire. Mais l’État et ses annexes sont principalement préoccupés par les missions ordonnées par le gouvernement d’être en priorité au service des plus riches et non au service de la population. Pour elle, les besoins d’aménagements sécurisés ne sont pas pris en compte, ni anticipés. Les millions et les milliards l’État les distribue à ceux qui en possèdent déjà et n’en ont pas besoin : les gros capitalistes.