CO N°1255 (23 janvier 2021) – Haïti : Auto défense contre les gangs

Les opposants à Jovenel Moïse et son gouvernement déroulent leur calendrier de manifestations en vue de les faire déguerpir au 7 février 2021. C’est ainsi que vendredi 15, ils ont mobilisé leurs partisans à Port au Prince, aux Gonaïves et au Cayes. Avec des slogans disant que le gouvernement ayant interrompu les mandats des députés et des sénateurs, le président haïtien devrait lui aussi mettre un terme à ses fonctions. Ils ont prévu d’autres dates de mobilisation et  préparent leurs troupes.     

De son côté, Jovenel Moïse explique qu’il a été intronisé le 7 février 2017 et doit accomplir sa mandature de 5 ans. Il utilise tous les artifices pour se maintenir au pouvoir jusqu’au 7 février 2022. Il rassemble ses équipes officielles comme la police et l’armée et ses équipes officieuses de gangs dans les quartiers populaires.

Pris entre deux feux, les habitants des quartiers populaires subissent quotidiennement les violences causées par les gangs armés et font face à une vague d’enlèvements contre rançon depuis plusieurs mois.

Lundi 18 janvier, Érile Dédé, propriétaire de la compagnie de transport moderne « Voix des Anges », a été kidnappé au petit matin à Portail Léogâne à la station des bus du sud de Port au Prince.

Suite à l’enlèvement de Erile Dédé, les transporteurs, les chauffeurs de bus la zone de Portail Léogane, se sont mobilisés depuis le matin pour exiger sa libération. L’Association nationale des propriétaires et chauffeurs d’Haïti a lancé un arrêt de travail dans le secteur du transport. Des camions ont été  mis en  travers de la route et la route nationale a été coupée.

La mobilisation a bloqué la capitale et empêchait le trafic venant de et vers le sud du pays. Au début de l’après-midi Erile Dédé a été libéré et est revenu  entouré de ses collègues conducteurs.

La réaction des chauffeurs a montré qu’il est possible en se regroupant de réaliser une force  capable de faire reculer les adversaires. En s’organisant, en se mobilisant, les travailleurs et les classes populaires pourront se donner les moyens de faire face aux gangs.