Dans une tribune publique du 6 février dernier, Marc Pulvar, décédé en 2008, est accusé de pédo-criminalité par trois de ses nièces dont la conseillère territoriale de droite Karine Mousseau. L’ex journaliste Audrey Pulvar, fille de Marc, les soutient.
Le militant indépendantiste et figure du syndicalisme de Martinique aurait commis ces violences sexuelles sur elles alors qu’elles avaient entre sept et huit ans.
Ces femmes avaient déjà dénoncé les faits il y a une vingtaine d’années. À l’époque, la justice n’avait pas donné suite à leur plainte pour cause de prescription des faits.
Ces dernières années, la parole sur les sujets d’abus sexuels s’est libérée. Il y a eu le phénomène #me.too, par exemple. Dans certains pays, les agissements criminels de personnages connus voire admirés dans leur domaine d’activité (intellectuel, artistique, politique ou autres) ont été dénoncés au grand jour par des femmes ou des hommes qui ont été victimes de leur prédation lorsqu’ils étaient jeunes. En France, l’affaire d’inceste présumé du politologue français Olivier Duhamel, mise sur la place publique dans le livre de Camille Kouchner, « la familla grande » en est un des exemples récents.
Aujourd’hui, dans leur long parcours de reconstruction après avoir subi ces traumatismes destructeurs, les trois nièces de Marc Pulvar, syndicaliste respecté, ont jugé nécessaire de divulguer des faits qui restaient enfouis. Selon elles, il était aussi important de « mettre un terme à l’ héroïsation du personnage ».
Quel que soit le moment où elles ont pu le faire, il leur a certainement fallu du courage pour révéler de tels faits. Cela peut donner à d’autres, femmes ou hommes, qui ont été des victimes dans leur jeune âge, la force et le courage de lever le voile sur de tels faits criminels et l’hypocrisie sociale qui les entoure. Et c’est important.
Mais, pour un cas connu et dénoncé, combien restent ignorés voire couverts et impunis dans une société d’exploitation, qui engendre ce genre de phénomène, notamment des plus faibles. Le combat contre ces abus, mais aussi contre cette société capitaliste et les injustices qui les génèrent, reste immense.