Lundi 22 février, des grévistes de l’hôpital de Trinité avaient mis en place un barrage de palettes à l’entrée des services administratifs de l’hôpital Pierre Zobda Quitman à Fort-de-France.
Ils étaient mobilisés pour exiger le remplacement d’un agent en congé de maladie. Au lieu de répondre favorablement à leur revendication, le directeur a fait appel aux forces de l’ordre pour libérer les accès. Des échauffourées se sont ensuivies avec grévistes et représentants du syndicat UGTM-santé, très remontés. L’utilisation de ces méthodes répressives par le directeur Garel a choqué les agents.
Le mercredi 10 février une délégation de plus de 200 personnes était mobilisée devant l’ARS à Fort-de-France. Il y avait les grévistes, les élus de Cap nord, les maires de plusieurs communes, les députés, des habitants du Nord de la Martinique. Ils étaient venus pour certains dans des cars affrétés par les mairies. Ils réclamaient la reconstruction de l’hôpital Louis Domergue et une « offre de soins de qualité pour la population du Nord ». Mais à ce jour, aucun engagement ferme ni réponses concrètes du gouvernement n’ont été pris pour la reconstruction de cet hôpital.
Cela fait plusieurs années que les agents du Centre Hospitalier Louis Domergue (Hôpital de Trinité-CHUM) réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et la reconstruction de l’établissement. Depuis le 30 septembre dernier, à l’initiative du syndicat UGTM-Santé, un mouvement de grève continue. Il veut, avec raison contraindre élus et représentants de l’État à apporter des solutions durables avec la construction d’un nouvel hôpital.
Murs et peintures sont délabrés. À la moindre averse, l’eau s’infiltre partout et même le Service des Urgences n’est pas épargné. Cet établissement est dans une situation déplorable. Le tremblement de terre de novembre 2007 a fragilisé le bâtiment principal et plusieurs étages ont été supprimés. Cette situation est connue depuis des années et des promesses de l’État ont été sans cesse renouvelées pour tenter de gagner du temps.
En fait, la priorité des gouvernements a toujours été de réaliser des économies, par exemple en supprimant des places d’hospitalisation. On peut donc comprendre pourquoi ils sont aussi réticents quand il s’agit d’une reconstruction. Leur objectif est d’amener les hospitaliers à faire avec les moyens qu’ils ont.
La persistance du mouvement depuis des mois, avec les interventions quasi quotidiennes des agents, agace les représentants de l’État. Elle a aussi contraint les élus locaux à se positionner plus clairement alors que ces derniers montraient leur impuissance ou leur indifférence par leur silence. Pour autant, le gouvernement continue de rester sourd ! Entre temps, la colère des salariés et de la population monte.