Chaque jour, des salariés sont licenciés, des emplois sont supprimés. En Guadeloupe, le patron du magasin But – La Jaille s’apprête à licencier 25 salariés sous prétexte qu’il a ouvert un autre magasin. Des entreprises comme Fitness Park, Cottrell, Point Mat sont en train de licencier en Martinique. En France, dans le groupe ADP (Aéroports de Paris), 20 000 à 30 000 salariés sont menacés d’être jetés à la rue.
Le grand patronat, avec la complicité de l’État, veut faire payer la crise aux travailleurs pour continuer à s’enrichir.
Le gouvernement a versé des milliards d’euros au grand patronat en quelques mois sous couvert de plans de relance. À l’époque, le slogan du gouvernement était : « quoi qu’il en coûte ! ». C’est-à-dire toujours plus pour les riches, peu importe combien cela coûte en argent public et en sacrifices pour les travailleurs et les classes populaires.
Et là, le gouvernement remet sur la table la réforme de l’assurance chômage. À partir du 1er juillet, les allocations des chômeurs vont diminuer. Un travailleur payé au Smic et mis au chômage après huit mois de travail verra son indemnisation passer de 970 € à 685 € par mois.
Aux Antilles, cette réforme, d’une violence inouïe, fera encore plus de ravages parmi une population laborieuse déjà fragilisée et acculée à un chômage de masse.
Mais dans tout ce marasme, une minorité de travailleurs résiste et se défend contre les mesures scélérates du patronat et de l’État.
En Guadeloupe, les agents des communes sont en grève depuis le 2 mars pour exiger notamment la régularisation de leur carrière pour éviter des retraites très faibles (ou de 300 €) et de meilleurs salaires.
De leur côté les salariés de la carrière de Deshaies (SADG) viennent d’obtenir 1800 euros bruts et des primes supplémentaires après trois mois de grève contre un patron voyou.
Il y a aussi les agents du restaurant universitaire du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de Fouillole qui ont obtenu des embauches au bout de deux jours de grève.
Le 6 mars, ce sont 3 000 travailleurs qui ont défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre.
En Martinique, la manifestation du 27 février à Fort-de-France contre le scandale de l’empoisonnement au chlordécone a rassemblé 7 000 personnes. Une véritable démonstration de force ouvrière et populaire.
Le 18 février, après 24 jours de grève, les ouvriers de la Colas ont obtenu l’abandon des 28 licenciements.
Puis grâce aux mobilisations des agents de la santé, le gouvernement vient de débloquer 448 millions d’euros pour les hôpitaux de Martinique dont 70 millions pour l’hôpital de Trinité où les agents sont en grève depuis le 30 septembre. Cela ne fait pas encore le compte, mais sans lutte il n’y aurait rien eu.
De même que ces travailleurs en lutte ont obtenu des satisfactions, de même demain des mobilisations ouvrières massives pourraient imposer au patronat et à l’État des embauches massives dans les entreprises prospères et les services publics, hôpitaux, EHPAD…
Contre les licenciements et le chômage massif, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire devient une exigence vitale pour tous. Et aucun salaire ne devrait être inférieur au moins à 1 800 € nets. De même l’augmentation substantielle des pensions et des minima sociaux devient urgente. Prélever ne serait-ce qu’une partie des profits capitalistes permettrait de financer ces mesures. Car même quand l’activité baisse, les entreprises du CAC 40 par exemple ont réalisé 39 milliards de bénéfices en 2020. On le voit, ce n’est pas la crise pour tout le monde.