Dans un rapport remis le 26 mars à Macron, des chercheurs français soulignent les « responsabilités lourdes et accablantes » de la France dans le génocide de 800 000 Tutsis par les Hutus en 1994.
Mais malgré les 1 000 pages de faits irréfutables, la commission d’historiens se refuse à parler de « complicité » de l’État français dans ce génocide.
Pourtant dès 1990, la France a soutenu et armé le régime des Hutus extrémistes qui préparait le génocide. Cette année-là le gouvernement de Mitterrand a envoyé l’armée française au Rwanda. Elle était chargée de protéger ce régime face à l’offensive d’exilés tutsis qui ont constitué le Front patriotique rwandais (FPR) et étaient réfugiés en Ouganda. Pour les dirigeants de l’impérialisme français, il fallait à tout prix éviter que le Rwanda, situé dans la zone d’influence française, ne bascule dans celle des États-Unis et de la Grande-Bretagne comme l’Ouganda.
Bien avant le génocide de 1994, l’Élysée a été informé par des chefs militaires et des diplomates des massacres perpétrés contre les Tutsis par des milices affiliées au pouvoir. Cela n’empêcha pas le gouvernement français de continuer à armer les massacreurs. Des machettes étaient livrées aux milices, des armes et projectiles à l’armée régulière. Après la mort du président Habyarimana, chef de la majorité hutue, tué en avril 1994 dans l’explosion de son avion, c’est au sein de l’ambassade de France à Kigali que s’est constitué le gouvernement rwandais qui allait commettre le génocide. Entre avril et juillet 1994, 800 000 Tutsis ont été assassinés. Mitterrand et le gouvernement de cohabitation de Balladur ont fermé les yeux et laissé faire ce massacre.
En juin 1994, après la déroute des génocidaires devant le Front patriotique rwandais, les dirigeants français mirent sur pied une intervention militaire, l’opération Turquoise. Les archives montrent que cette opération aux prétentions humanitaires avait pour objectif de protéger les génocidaires et d’organiser leur fuite vers le Congo. La banque française BNP Paribas a, elle aussi, contribué au génocide. En juin 1994 durant le massacre, alors même que l’ONU avait décrété un embargo sur l’acheminement d’armes vers le Rwanda, BNP Paribas a versé 1,3 millions de dollars à un marchand d’armes sud-africain. Cette somme a permis la livraison de 44 tonnes d’armes aux massacreurs.
C’est toute la classe politique française de la gauche à la droite qui a été complice de ce génocide commis durant la cohabitation de Mitterrand avec Chirac d’abord, puis avec Balladur.
Les dirigeants de l’impérialisme français de gauche ou de droite ont toujours su mentir et travestir leurs crimes militaires servant les intérêts de la bourgeoisie française. Aujourd’hui, 27 ans après le génocide, si Macron reconnait « les lourdes responsabilités de la France » c’est pour renouer les relations avec le Rwanda, c’est-à-dire mieux soumettre ce pays pauvre aux grands groupes capitalistes français !