Après Jock, les Monplaisir, Marie-Jeanne et Letchimy notamment, c’est Nilor, député indépendantiste du sud, qui a rompu un secret de polichinelle. Il a en effet annoncé dimanche 25 avril qu’il sera à la tête d’un attelage les 20 et 27 juin 2021 pour « déchouquer » Alfred Marie-Jeanne, son ex-maître à penser, celui qui l’a lancé en politique.
« Ansanm pou péyi nou » : c’est le nom de l’attelage que mènera Jean-Philippe Nilor, lui-même conseiller territorial sortant sur la liste « Gran sanblé pou ba péyi a an chans » .Cette dernière était une liste d’alliance entre les indépendantistes du MIM (mouvement indépendantiste martiniquais) dirigé par Marie-Jeanne et la droite de l’homme d’affaire Monplaisir. Pour l’accompagner dans son raid, des anciens alliés et colistiers de la coalition de décembre 2015 : Claude Lise (qui ne sera pas sur la liste) et son parti, le RDM, Les Insoumis, Les Ateliers Schœlcherois, Martinique Citoyenne, Initiative Franciscaine, Majorité Municipale Vauclinoise, Nouvelle Alternative Citoyenne. Sans oublier, bien entendu, « Péyi-A », le parti créé par Nilor avec Nadeau, le maire du Prêcheur et ancien de l’Assaupamar et du MODEMAS.
De son côté, Yan Monplaisir, gros capitaliste représentant la droite, avait également peu de temps avant présenté une ébauche de liste, « Mi chans Matinik » composée de « personnalités » qui mèneraient l’attaque avec lui pour prendre la CTM. On y retrouve ses alliés habituels de la « droite » comme Montrose, Torpille, Mousseau. Mais notamment, deux prises de guerre : Marlet, ancien adversaire de Monplaisir aux dernières municipales à Saint-Joseph et opposant au sein de ce conseil municipal à Monplaisir, et Yvonne Tritz, membre du PPM, ancienne première adjointe de Désiré et ancienne candidate PPM au Marin aux municipales de 2020. De son côté, Fred Michel Tirault, chef de file des Républicains, annonce qu’il va lui aussi lancer sa liste recomposée « pour faire avancer la Martinique ».
Dans un cas comme dans les autres, un vrai mercato pour tenter de séduire ou impressionner les électeurs avec des prétendants ayant des convictions flexibles et adaptables en toute occasion. Deux points communs entre ces meneurs de liste. Ils sont tous de fervents défenseurs de « la Martinique ». Et la « défense de la Martinique » voudrait masquer le fait que ces politiciens soutiennent en réalité les possédants, les nantis et les classes aisées de la Martinique. C’est le cas de tous ceux qui ne mettent pas en avant le rôle spécifique et les revendications particulières des travailleurs et des couches populaires. C’est le cas de tous ceux qui ne remettent pas en cause l’exploitation capitaliste et ses conséquences. Qui ne le fait pas est contre les travailleurs, les pauvres et les couches populaires.