Mobilisations, manifestations aux abords des lycées ou devant la Préfecture à Fort-de-France, barrages à l’entrée des établissements. Depuis le lundi 19 avril, lycéennes et lycéens manifestent leur mécontentement face à l’incohérence des mesures prises par les autorités.
Face à la pandémie, ils réclament des mesures concrètes pour leur sécurité sanitaire. Après une semaine de mobilisation, ils ont obtenu qu’une rencontre ait lieu le lundi 26 avril entre une délégation représentative de tous les lycées, le recteur et le préfet. Ils sont déterminés à se faire entendre.
Le mouvement a démarré suite à l’annonce de la fermeture des restaurants scolaires faite par le préfet Stanislas Cazelle, le jeudi 15 avril. Pour les jeunes des lycées, alors même que les établissements scolaires étaient maintenus ouverts avec un fonctionnement en demi jauge, une telle mesure était complètement incohérente. Ils se retrouvaient obligés de venir avec des casse-croûte ou d’acheter des repas aux abords des établissements, sans lieu dédié pour se restaurer, sur des bancs installés à la va-vite, sans désinfection et sans respect de la distanciation physique.
Eh bien, il s’est trouvé devant chacun des lycées des groupes de jeunes filles et jeunes gens pour refuser la mise en place de telles mesures, dangereuses pour la circulation du virus, inconfortables et même insultantes vis-à-vis des jeunes. Chaque jour, ils ont pu convaincre un grand nombre de leurs camarades de se regrouper et exiger un dialogue avec les autorités de leur établissement, exigeant même pour certains une rencontre avec le préfet.
Dès le lundi 19 avril à Fort-de-France, les lycéens de Bellevue, Joseph Gaillard et Schoelcher et ceux l’établissement privé de l’AMEP, démarraient la mobilisation. Le mardi, c’était au tour de ceux de Jean-Joseph Dumas, de Dillon ou de Chateauboeuf. Le mercredi de fortes délégations venant de ces lycées mais aussi de ceux de Dillon ou de Chateauboeuf ou du collège de Place d’Armes, se regroupaient devant la préfecture, demandant à être reçues par le préfet. Une partie des lycéens restaient devant leurs établissements ou entamaient des négociations sur leurs revendications avec leurs chefs d’établissement. C’était le cas au lycée du Lorrain, du Marin ou de Rivière Salée. Le vendredi 23 avril, les mobilisations se poursuivaient devant différents établissements.
Au départ, les revendications des lycéens n’étaient pas toujours identiques d’un établissement à un autre et même d’un groupe de lycéens à un autre. En réalité, les autorités (rectorat et/ou CTM) se sont montrées incapables de mettre en place les moyens pour que soient respectées les mesures d’hygiène nécessaires. Les agents sont en nombre insuffisants pour entretien et désinfection renforcés des espaces, le matériel adapté manque également. Devant cette incohérence et les risques qui en découlent de nombreux lycéens revendiquaient la fermeture des établissements et le passage « en distanciel ». D’autres réclamaient à minima la mise à disposition des conditions de restauration.
Ayant obtenu une rencontre avec préfet et recteur pour le lundi 26 avril, il semble qu’ils soient parvenus à se mettre d’accord pour défendre une plateforme commune à tous les lycées.
Une chose est sûre, c’est que grâce à leur action collective et déterminée, les jeunes scolarisés ont fait entendre leur colère et se sont fait respecter. Une première expérience dont ils peuvent être fiers et qui, à n’en pas douter, leur servira.