Depuis le mardi 27 avril, la soixantaine de salariés de la SETRAC, l’une des sociétés d’exploitation du transport dans le Centre de la Martinique, s’est mise en droit de retrait. Le mouvement affecte une trentaine de lignes desservant des quartiers de Fort-de-France, mais aussi de Schœlcher, du Lamentin et Saint Joseph. Les nombreux usagers sont excédés.
Depuis le 24 avril, les salariés avaient adressé leurs revendications à leur employeur : mauvaises conditions de travail, modification des plannings et des jours de repos, défaillances techniques des bus, problème de représentativité syndicale dans les instances du personnel. Pour la direction il n’y a pas matière à appliquer un droit de retrait. Après près de deux semaines de conflit et quatre rencontres avec leur syndicat Sud, aucun accord n’a été trouvé. Le tribunal saisi par la direction, est dans l’attente de la position de l’inspection du travail sur le droit de retrait. À ce jour, il n’a pas donné son verdict. Pour Louis Boutrin, représentant de Martinique Transport, autorité unique organisatrice du transport en Martinique, le droit de retrait serait infondé voire « abusif ». Il met hypocritement en avant la « mission de service public auprès des usagers ».
Une fois encore, les usagers se sont plaints de la désinvolture de Martinique Transports qui ne les a même pas tenus informés. Certains estiment que le droit des travailleurs et celui des usagers, membres des couches populaires le plus souvent, doivent être respectés. Ce n’est pas ce qui a été recherché par la direction de la SETRAC et par Martinique Transport, qui une fois de plus affichent leur mépris pour les salariés et les usagers et jouent le pourrissement.