Pas une semaine ne se passe sans qu’un élu ne soit mouillé dans une affaire de corruption. En mai, le président du Conseil régional, Ary Chalus, a passé 30 heures en garde à vue.
Quelques semaines après c’était le tour d’Éric Jalton, maire des Abymes, la commune la plus peuplée de la Guadeloupe. Certaines figures politiques ont même récemment passé quelque temps en prison comme Joël Beaugendre, l’ancien maire de Capesterre-Belle-Eau. D’autres, comme Lucette Michaux-Chevry, alimentent depuis des années la chronique judiciaire avec des procédures qui s’éternisent.
Dans la population, beaucoup sont dégoûtés par ces affaires à répétition, qui révèlent la pourriture dans laquelle pataugent une bonne partie des politiciens professionnels. D’autant plus que la plupart d’entre eux, sans vergogne, briguent à nouveau les suffrages dans le cadre des élections départementales et régionales. Cet écœurement pousse encore plus d’électeurs vers l’abstention.
Mais les affaires des politiciens ne sont que la partie émergée de l’iceberg. En profondeur, c’est toute la société qui est pourrie par le capitalisme.
Tous les services de l’État sont au service de la grande bourgeoisie, ainsi que les élus et les hauts fonctionnaires qui dirigent . Le personnel politique et administratif peut changer, au gré des élections, des remaniements, ou des passages au tribunal. Mais ce qui ne change pas, c’est le pouvoir exercé en permanence par les gros capitalistes. Ce sont eux qui dictent aux élus et aux hauts fonctionnaires les décisions qui serviront au mieux leurs intérêts.
Les professionnels de la politique sont les commis de la grande bourgeoisie, qu’ils servent avec empressement. En échange, ils se servent eux aussi au passage, en grapillant les miettes que leur accordent leurs maîtres. De temps en temps, l’un de ces serviteurs se fait prendre la main dans le sac et une « affaire » éclate. Mais tous les jours, les affaires des capitalistes tournent et leurs rapportent des milliards, grâce à l’aide de ces serviteurs dévoués.
Dans les Conseils régionaux et départementaux, ainsi que dans toutes les collectivités, les élus distribuent sans compter l’argent public au grand patronat, sans aucun contrôle. Au sommet de l’État, les présidents et les ministres, eux, enchaînent les attaques anti-ouvrières pour garantir les profits des gros capitalistes. Macron s’apprête ainsi à rogner dès le mois de juillet les maigres indemnités que touchent les chômeurs. Il veut également relancer son attaque sur les retraites. Dans le même temps, les milliardaires français n’ont jamais amassé autant d’argent. C’est là que réside le véritable scandale, dans le pillage éhonté des ressources de toute la société au profit des gros possédants.