Le 10 juin, Macron a annoncé la fin de l’opération « Barkhane » au Sahel sans pour autant mettre un terme à la présence militaire française au Mali.
Les dirigeants français ne voient pas comment se sortir du bourbier dans lequel ils se sont mis en envoyant leur armée au Sahel. L’opération « Barkhane » avait été lancée en août 2014. Un an et demi après l’intervention militaire au Mali, la traque des djihadistes dans les pays voisins devait permettre de les anéantir. L’opération Barkhane avec ses 5 100 hommes a étendu le champ d’action des militaires français au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et à la Mauritanie. Le seul résultat a été de déstabiliser à leur tour des zones entières de ces États, comme au Niger. Des groupes djihadistes sont apparus dans des régions du Mali où ils n’avaient pas encore pénétré et dans des pays jusque-là épargnés, notamment le Burkina Faso, les déstabilisant et plongeant leur population dans la terreur. Celle-ci se retrouve coincée entre la misère, les exactions des djihadistes et celles des militaires maliens protégés par la France. En plus des massacres et des attentats des djihadistes, la population subit aussi les bombardements des militaires français. C’est ainsi que le 3 janvier 2021, 19 civils ont été tués lors du bombardement du village malien de Bounti.
La fin de l’opération Barkhane ne sonne pas la fin de la présence de l’armée française au Mali. À terme, les 5 100 hommes de Barkhane devraient laisser la place aux militaires des forces spéciales et à ceux de la force Takuba, une formation composée de commandos de différents pays européens. Les bases françaises au Mali seraient fermées, ce qui n’empêchera pas les bombardiers ou les hélicoptères de combat de décoller du Niger ou du Tchad. Selon les chefs militaires, les forces françaises au Sahel devraient encore compter 2 500 hommes à l’issue de cette transformation.
En maintenant des troupes importantes, la préoccupation de l’impérialisme français est d’empêcher que la zone échappe aux intérêts des gros groupes capitalistes comme Areva ou Total. Historiquement, au sein des autres grandes puissances impérialistes mondiales, l’État français a imposé son hégémonie dans certaines régions d’Afrique qu’il occupe et pille depuis des siècles. Il ne compte pas s’y laisser détrôner.