Le jeudi 17 juin, en Martinique, un cadre blanc venu de l’Hexagone, Pascal Lettelier, a proféré des insultes racistes à l’égard d’un employé, qui est aussi un délégué syndical. « Ferme ta gueule, sale nègre », voilà les propos tenus par ce cadre.
Les employés de Groupama de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane ont réagi immédiatement en cessant le travail, ils ont exigé son départ immédiat et des poursuites judiciaires à son encontre. La direction a officiellement soutenu l’employé insulté, et a engagé une procédure pour renvoyer le raciste. Le cadre est convoqué au tribunal de police de Fort-de-France le 21 septembre. Ce n’est pas la première fois que Pascal Lettelier exprime ouvertement ses idées racistes. En septembre dernier, une plainte avait été déposée contre lui pour agression verbale et insultes racistes. De nombreux racistes, comme ce cadre blanc, ne se cachent plus pour exprimer ce genre de propos. En France comme aux Antilles françaises et en Guyane, il existe une recrudescence du racisme et de la xénophobie.
En France, les livreurs des plates-formes en ligne sont agressés et sont de plus en plus insultés, ils sont traités d’« esclave », de « sale Noir ». En Guadeloupe, en janvier, une dizaine de touristes ont proféré des insultes racistes envers le personnel de l’hôtel Fleur d’épée. En Martinique, un homme à Rivière-Salée a aussi subi des propos racistes en décembre dernier.
Des exemples comme ceux-là se multiplient. Ces racistes se sentent pousser des ailes et expriment clairement leur mépris. Ils se sentent soutenus par la montée des idées racistes des partis de droite et d’extrême droite comme le Rassemblement national (RN). Aux Antilles, dans l’Hexagone, et dans le monde, la multiplication de ces actes et propos racistes est liée au pourrissement de la société capitaliste. En Martinique c’est un cadre supérieur qui s’est montré raciste mais c’est plus général. La crise de l’économie capitaliste qui se manifeste par l’augmentation du chômage, de la précarité, la baisse des salaires et des revenus, est un terreau favorable à la propagation de ces idées parmi les pauvres et les travailleurs.
Il existe pour nous, deux camps, celui des exploités quelles que soient leur race, leur origine, leur couleur de peau, leur religion, et celui des exploiteurs, les capitalistes. La classe dominante utilise le racisme pour affaiblir la classe ouvrière. Les pauvres, les exploités, les travailleurs, Noirs, Maghrébins, Haïtiens… doivent unir leurs forces et lutter contre ces idées d’un autre temps. Ils sont du même camp, et ont les mêmes intérêts à défendre.