Vendredi 2 juillet avait lieu l’installation de la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) issue des dernières élections. Le Conseil Exécutif (CE) est composé de neuf membres et le Bureau de l’Assemblée de cinq membres.
Pas de déclarations fracassantes chez le groupe victorieux « Alians Matinik » mené par Letchimy avec ses 26 des 51 sièges qui lui garantissent de justesse le contrôle de la CTM. Le groupe GSPM (Marie-Jeanne) avec ses 14 sièges obtient une vice-présidence au Bureau de l’Assemblée. Les groupes « La Martinique Ensemble » de Conconne (six sièges) et « Ansanm pou péyi nou » de Nilor (cinq sièges) viennent compléter le tableau.
Dans son discours après son élection à la présidence du CE, Letchimy s’est voulu très consensuel, en multipliant les gestes en direction des autres groupes.
Lors de cette cérémonie d’installation, plusieurs invités de Letchimy étaient présents, parmi lesquels Jock, président de la CCIM (Chambre de commerce et d’industrie de la Martinique) et ancien patron du Medef Martinique. Ce dernier s’est dit disponible pour travailler avec la nouvelle direction de la CTM. Cela n’a rien d’étonnant. C’est le même monde.
Le 2 juillet, bien sûr, il était question du fort taux d’abstention qui semblait inquiéter. Appels à l’apaisement, unité de « la Martinique » sont les réponses de ces élus.
Cette société est partagée entre une minorité riche et la grande majorité de la population, pauvre, subissant le chômage, les bas salaires, le manque de logement, les difficultés pour se déplacer. Mais « majorité et opposition » pensent qu’en niant cette réalité sociale, ils parviendront à conjurer cette situation. Comme si on faisait tomber la fièvre en cassant le thermomètre. En définitive, ils assument leur rôle en cherchant à garantir la paix sociale au profit des riches.