Des émeutes ont éclaté à Fort-de-France, en Martinique, pendant deux nuits, de samedi à lundi, les 17 et 18 juillet. Des jeunes ont exprimé leur colère face aux forces de l’ordre. Des magasins ont été pillés, des incendies organisés. Ces émeutes sont survenues à la suite des manifestations contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire. Elles sont l’expression de l’exaspération d’une partie de la population et des jeunes des quartiers.
Le 12 juillet, Macron a annoncé que le vaccin devient obligatoire pour le personnel soignant. Il a également annoncé que les tests PCR seront désormais payants. Un pass sanitaire sera réclamé sur certains sites. Et ce paquetage serait assorti de sanctions. Il a déjà été dit que ces sanctions seront graves pour le personnel soignant. C’est inadmissible.
Ce sont donc Macron et son gouvernement qui sont les vrais incendiaires sociaux en prenant de telles mesures contre les travailleurs. C’est l’expression d’une politique permanente de la trique contre les classes populaires et les pauvres.
Samedi 17 juillet, plus de 3 000 personnes ont manifesté en Martinique et en Guadeloupe pour dire non à l’obligation vaccinale.
Après l’annonce de la partie dite sanitaire des mesures, Macron a tout de suite enchainé sur d’autres annonces anti-ouvrières.
Il a annoncé la réforme de l’allocation chômage, en fait une baisse des allocations, la réforme des retraites, en fait une baisse des pensions et le départ à la retraite repoussé à 64 ans. Ces mesures ne feront qu’accélérer la précarisation de la population laborieuse. Là encore, ce seront les riches patrons qui profiteront de cette situation. Un chômeur touchant une allocation trop faible pourrait accepter plus facilement un travail mal payé ou loin de son domicile. La bourgeoisie veut des travailleurs dociles, qui accepteraient tout, de peur d’être licenciés ou de se retrouver en situation précaire. Et le ton de Macron, martial, en général en chef, révèle un état d’esprit d’engagement guerrier contre les travailleurs et les classes populaires. Car Macron veut préparer sa réélection en flattant le grand patronat, les riches, l’électorat et le milieu de droite et d’extrême droite à la recherche d’un chef de guerre, de guerre sociale contre les pauvres. Il ne s’agit même pas d’une « dictature sanitaire » mais d’une dictature tout court exercée par les classes supérieures, les riches, la bourgeoisie, qu’ils instaurent par la voix de leur principal serviteur politique, le président de la république. C’est l’état d’esprit général et permanent des exploiteurs, de ceux qui ont l’économie en main et les rênes de la société pour les orienter à leur profit et seulement pour cela.
Une fraction des travailleurs répond en partie à cette politique en se battant. Les salariés de Canal Plus, ceux de la régie des eaux à Sainte-Rose, de l’EDF, de Dufry en Guadeloupe sont en lutte. Dans les deux îles, les agents hospitaliers se battent pied à pied. En Martinique les chauffeurs du TCSP, les agents du SMTVD (Syndicat martiniquais de traitement et de valorisation des déchets) ont été ou sont en lutte.
D’autres luttes surviendront dans les semaines qui viennent. Elles peuvent être une préparation à une lutte plus large, à la prochaine rentrée. La grève générale pour l’augmentation uniforme des salaires, pour l’embauche massive dans les hôpitaux, dans le secteur de l’eau et partout, voilà la meilleure réponse à la politique de la matraque exercée contre les travailleurs et les pauvres.