Dans les hôpitaux, l’intervention du 12 juillet d’Emmanuel Macron sur l’obligation vaccinale pour les soignants a fait l’effet d’un électrochoc. Les propos de Macron, montrant du doigt le personnel des hôpitaux et des Ehpad, ou les aides à domicile comme responsables de la persistance de la crise sanitaire, cela en fait trop !
Et le ministre de la Santé Véran et aussi la ministre du Travail Borne n’ont pas tardé à renchérir avec menaces de sanctions pour les agents qui ne seraient pas vaccinés au 15 septembre 2021, date-limite fixée pour mettre en application la nouvelle directive.
Très rapidement, l’effervescence a gagné les services dans plusieurs établissements de santé.
Depuis des mois, les agents des établissements de soins répondent à toutes les sollicitations pour faire face à l’épidémie, malgré le manque de moyens en matériel, en effectifs, et malgré les salaires restés bloqués. Ils sont présents pour soigner les malades, remplacer les collègues au pied levé, prévenir la transmission du virus avec l’application des protocoles sanitaires malgré l’insuffisance de masques, de gel hydro-alcoolique. Aujourd’hui, ils n’acceptent pas le mépris du gouvernement, une « stigmatisa-tion honteuse » des personnels de santé mais aussi une menace pour l’ensemble des travailleurs.
À l’appel de l’ensemble des syndicats du secteur Santé, des assemblées générales se sont tenues dans plusieurs établissements de de santé les 15 et 16 juillet dernier. Elles ont regroupé plusieurs dizaines d’agents venus s’informer de la nouvelle situation et signifier leur refus de voir s’appliquer des sanctions contre eux ou leurs collègues. Ainsi une cinquantaine d’agents étaient présents au CH de Trinité et 130 au CH de Mangot-Vulcin au Lamentin. Ils étaient nombreux aussi à l’hôpital Pierre Zobda Quitman, 130, ou à Clarac, 23, au Cev, 47, à la Maison de la Femme et de l’Enfant, 15, au NPT, 16. Soit 411 au total sur le CHUM. Mais aussi 35 à l’Omass, 37 à l’hôpital du Saint-Esprit, 11 à l’Ehpad des Anses d’Arlet, sur le CHMD 150 dans les services de soins, 135 dans les foyers médicalisés, et 85 dans les CMP. C’est donc plus de 850 collègues avec qui des discussions et échanges se sont tenus. Tous se sont prononcés en faveur de la mobilisation prévue par les organisations syndicales le mercredi 21 juillet, en direction de l’ARS.