En Guadeloupe, le 18 septembre des centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Sainte-Anne contre les sanctions envers les travailleurs non vaccinés. En Martinique, le 15 septembre des pompiers et des soignants manifestaient devant la CTM et la clinique Saint-Paul à Fort-de-France.
Depuis la mi-juillet, les manifestations contre cette loi du 5 août 2021 ont rassemblé des milliers de personnes dans toute la Guadeloupe. Les employés de plusieurs secteurs ont suivi l’appel à la grève générale du 9 septembre : quatorze établissements hospitaliers ou médico-sociaux, les pompiers, les agents de Pôle emploi. En Martinique aussi, un nombre non-négligeable de travailleurs de la santé ont protesté.
Des salariés se sont aussi mis en lutte sur d’autres revendications. En Guadeloupe, Guyane et Martinique, ceux d’Arcelor-Mittal sont entrés en grève le 6 septembre contre les pressions du directeur. Ils réclament aussi une prime exceptionnelle de 1 000 €. En Guadeloupe, le 16 septembre des travailleurs se sont mobilisés au CHU contre le licenciement d’un militant de la CGTG, Eddy Fifi. En Martinique les salariés de la SMTVD (Société martiniquaise de traitement et de valorisation des déchets) ont fait grève du 15 juillet au 15 septembre pour la titularisation de l’ensemble des agents. Le 13 septembre, le jour de la rentrée scolaire, des agents municipaux se sont mis en droit de retrait pour exiger des protections face au virus. Plusieurs écoles de Fort-de-France et du Lamentin n’ont pu fonctionner pendant plusieurs jours. Les travailleurs s’apprêtent à répondre à l’appel des syndicats à une journée de mobilisation en Martinique le 2 octobre.
La grève générale du 9 septembre n’a pas été massive en Guadeloupe. Mais il y a eu une trentaine de grèves pendant plusieurs jours. Ces manifestations et ces grèves ont lieu dans un contexte d’aggravation de l’exploitation des travailleurs au prétexte de la crise sanitaire. En plus des licenciements et des baisses de salaire brutales, comme les 16 % en moins pour les salariés en chômage partiel, les travailleurs doivent faire face à l’augmentation généralisée des prix. La ministre du travail a justifié la récente revalorisation du Smic de 35 € bruts par l’augmentation de l’indice des prix de 2,2 % en un an. Mais ces chiffres sont bien loin du compte ! En Guadeloupe et en Martinique, l’essence et le diesel ont respectivement augmenté de 27 % et de 20 % en un an. Quant à la bouteille de gaz, elle a augmenté de 38 % en Guadeloupe et de 32 % en Martinique pour atteindre 29,35 € ! Pour pouvoir vivre plus décemment il faudrait au moins un Smic à 2 000 € nets !
Alors que la misère s’accroit, le total des 500 plus grandes fortunes de France a augmenté de 30 % pour atteindre 1 000 milliards d’euros. Et ce, en partie grâce aux 240 milliards que le gouvernement a offerts aux capitalistes sous forme d’aides directes, de chômage partiel et de prêts garantis par l’État. Sans compter les nombreux dispositifs d’aides et d’exonérations d’impôts qui existaient avant le Covid. C’est le jackpot ! Sur les six premiers mois de 2021, les bénéfices des grandes sociétés du Cac 40 atteignent 58 milliards d’euros !
Macron et son gouvernement veulent continuer à nous faire les poches pour gonfler toujours plus les coffres-forts de la bourgeoisie, avec la baisse de l’allocation chômage à partir du 1er octobre et bientôt la réforme des retraites avec l’allongement de l’âge du départ à 64 ans. Pour exprimer notre colère face à cette guerre sociale menée contre les travailleurs par le grand patronat et le gouvernement à son service, rejoignons les rangs de la protestation, des manifestants et des grévistes !