Depuis le 22 novembre, des barrages ont été érigés en Martinique. Bon nombre de ces barrages sont tenus par des jeunes de quartiers populaires.
Tous les soirs, au quartier de Sainte-Thérèse à Fort-de-France, sur l’avenue Maurice Bishop, des jeunes construisent des barrages de déchets et de carcasses de voitures enflammées. Face aux forces de l’ordre, des jeunes tirent à balles réelles.
Dans ce quartier, le centre médical de l’avenue Maurice Bishop a été saccagé. À Dillon, autre quartier populaire de Fort-de-France, des jeunes ont pillé un supermarché et une station-service. La Poste du quartier Godissart, ainsi que la station-service de ce quartier de Fort-de-France, ont été également brûlées. Au Robert, le supermarché Carrefour market a brûlé.
La colère de ces jeunes a tant effrayé les autorités que le préfet s’est senti obligé d’en inviter quelques-uns à une rencontre le vendredi 26 novembre. Monsieur est trop bon.
La plupart de ces jeunes vivent dans la précarité et sont très touchés par le chômage de masse. Les pillages et autres exactions sont l’expression de leur ras-le-bol face à une société qui ne leur offre rien et ne leur propose que de la précarité. Beaucoup de jeunes finissent par tomber dans la délinquance. Ces jeunes en ont également assez du mépris de l’État qui, face à leur colère, n’a d’autres réponses que d’envoyer des forces de l’ordre pour les réprimer.
Les jeunes de ces quartiers ont tout intérêt à rejoindre les travailleurs en lutte. Car ils ont les mêmes intérêts que les travailleurs : exiger l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux. Exiger également l’embauche massive de jeunes. Aux côtés des travailleurs, ces jeunes constitueraient une force considérable pour faire plier le grand patronat et l’État à son service.