Dénoncer la discrimination raciale vis-à-vis des Antillais candidats à l’emploi, tant en France qu’en Guadeloupe ou en Martinique, attire des protestations : « c’est exagéré », voire « ce n’est pas vrai ! ».
Le journal France-Antilles du 13 décembre donne les résultats de tests effectués dans 1 200 restaurants où trois personnes de formation et d’expérience équivalentes ont postulé pour un emploi. L’enquête a été commandée par SOS Racisme et vient de se terminer.
Il ressort que les deux candidats antillais ont été discriminés clairement, comparés au candidat métropolitain. Et la discrimination est aussi importante aux Antilles ou à la Réunion qu’en France : toujours en défaveur des candidats antillais ou réunionnais. Pourquoi ? Il a juste été signalé que de nombreux employeurs dans ces îles venaient de l’hexagone.
Telle est la conclusion du directeur de la fédération de recherche TEPP (Théorie et évaluation des politiques publiques) du CNRS qui a supervisé cette enquête. Cette fédération est à la fois la plus grande fédération pluridisciplinaire de recherche sur le travail et l’emploi et l’un des principaux opérateurs d’évaluation de politiques publiques en France.
Le journal France-Antilles signale que ces résultats seront relayés par le ministère de l’Outremer auprès des employeurs des DOM pour qu’ils « prennent conscience de leur attitude discriminante », attitude qui est réprimée par la loi. En principe !
À l’heure où les jeunes défavorisés de Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, la Guyane, la Réunion expriment leur colère, cette information vient contredire les critiques de certains milieux aisés qui n’hésitent pas à accuser ces jeunes de « ne pas vouloir travailler ».