L’assassinat de deux journalistes le 6 janvier à Laboule, au nord de la capitale, a mis un nouveau coup de projecteur sur l’insécurité qui règne dans le pays.
Ils enquêtaient sur les combats entre des gangs qui s’affrontent dans cette zone surplombant la capitale pour le contrôle de terres lorsqu’ils ont été abattus. La mort de ces journalistes a ému l’opinion internationale, qui découvre à nouveau la barbarie des gangs qui tiennent les quartiers sous leur coupe.
La population de la zone métropolitaine doit composer tous les jours avec ces malfrats et la vie s’organise, centrée sur l’insécurité. La marchande, l’ouvrier, la lycéenne, n’importe qui court le risque d’être enlevé à chaque sortie, il faut être aux aguets à chaque sortie du domicile.
Après la fusillade il faut profiter de l’accalmie pour aller chercher l’eau ou acheter les denrées nécessaires. Aller au travail peut devenir une expédition où l’ouvrier se retrouve pris entre deux feux dans l’échange de tirs entre bandes rivales.
Ces attaques s’ajoutent à l’exploitation que subissent les ouvriers dans les zones industrielles, dans les factories où les patrons bloquent les salaires, augmentent les cadences et licencient. La guerre des gangs touche peu les possédants et permet à certains de s’enrichir dans le marché parallèle, avec la pénurie organisée des carburants qui fait grimper les prix et aussi augmenter les bénéfices des trafiquants de carburant.
Cette guerre des gangs est un épisode de la lutte entre la bourgeoisie haïtienne et les travailleurs, dont l’issue dépendra de la capacité des travailleurs à organiser leur force pour en sortir vainqueurs.