Tract 17 01 2022 – Le 20 janvier : tous en grève, en lutte, en mobilisation

Le collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale, pour la réintégration de tous les travailleurs suspendus, contre la perte de leur emploi, de leur salaire appelle à une grande journée de mobilisation de masse le jeudi 20 janvier. Ce collectif est composé de 30 organisations syndicales et politiques dont la CGTG, l’UGTG, l’UNSA, SPEG, FO, FSU, LKP, Combat ouvrier, Travayè et péyizan, Nonm et vingt autres. Elles se battent depuis le 17 juillet 2021 pour refuser le licenciement de 1400 salariés au prétexte qu’ils ne sont pas vaccinés.
Combat ouvrier est favorable au vaccin mais s’oppose fermement à son obligation, de plus assortie de sanctions infâmes. Ce n’est pas pour notre santé que le gouvernement Macron prend ces mesures. C’est pour dresser les travailleurs à obéir, à se plier à sa loi qui est aussi la loi du grand patronat. C’est donc une révolte de plusieurs milliers de travailleurs, soutenus par des jeunes, des chômeurs, qui se poursuit. On a vu comment en fin novembre et début décembre, la révolte s’est manifestée par des barrages et des émeutes nocturnes des jeunes qui ont paralysé la Guadeloupe. La révolte continue.
D’autres revendications sont mises en avant par le collectif : notamment, l’augmentation générale des salaires, un plan d’embauche massif, le règlement définitif de la question de l’eau, de l’eau potable qui doit couler dans tous les robinets, le règlement de tous les conflits en cours dont celui des travailleurs d’ArcelorMittal en grève depuis plus de quatre mois, ceux de la Poste, des établissements de santé, de l’IME (Institut médico-éducatif).
La révolte sociale actuelle : un exemple à suivre et à renforcer
En Guadeloupe et en Martinique les manifestations, les actions, les coups de colère se succèdent chaque jour contre les sanctions liées à l’obligation vaccinale et l’exploitation patronale. La révolte d’une partie des travailleurs et de la population continue sept mois après avoir commencé et sans faiblir. En Martinique, mercredi 12 janvier, les travailleurs ont manifesté devant le CHUM à Fort-de-France. Le vendredi 7 janvier les organisations syndicales et les soignants ont manifesté devant l’ARS, le lendemain ils ont manifesté à travers Fort-de-France et devant la préfecture.
Le 10 janvier, en Guadeloupe, des centaines de manifestants se sont opposés aux forces de répression qui avaient détruit le piquet de grève des soignants au CHU de Pointe-à-Pitre. La manifestation de rue du 8 janvier à Pointe-à-Pitre a rassemblé un millier de personnes. Au centre hospitalier de Pointe-à-Pitre, le mardi 4 janvier, les soignants privés de salaire ont montré l’ampleur de leur colère au directeur Gérard Cotellon, obligé d’être escorté par la police pour quitter son bureau.
Oui, la lutte paye : les animateurs de l’association United G 128 à Goyave, en grève contre leur licenciement, ont gagné !
Les travailleurs qui manifestent et qui font grève sont certes une minorité pour l’instant mais ils constituent une minorité combative qui ne lâche rien et qui montre la voie aux autres.
Le nombre de personnes risquant d’être touchées par les suspensions est très important. Par exemple, au centre hospitalier de Martinique, 3 800 courriers de mise en demeure ont été envoyés aux agents. L’intersyndicale en lutte estime à près de 6 000 le nombre de personnes menacées par les suspensions en Martinique. Dans les deux îles plusieurs milliers de travailleurs ont déjà perdu ou vont perdre leur salaire. Ces chiffres s’ajoutent à ceux du chômage déjà massif aux Antilles. Avec l’augmentation des prix, l’absence d’eau dans les robinets, les salaires en recul par rapport au coût de la vie, les suspensions représentent la mesure de trop faisant déborder la colère d’une fraction combative des travailleurs ! Ces derniers n’ont finalement pas d’autre choix que de se battre. Il s’agit d’une bataille pour la réintégration des travailleurs suspendus mais surtout d’une lutte pour toute la classe ouvrière. La classe de ceux qui n’ont pas d’autre choix que de se faire exploiter pour obtenir un salaire et qui subissent toutes les violences de cette société.
Cependant, pour gagner face au gouvernement de plus en plus à l’offensive contre les travailleurs, la révolte sociale devra aller plus loin. Il faut qu’elle parvienne à entrainer dans son sillage la majorité des travailleurs et de la population. Ce n’est que si l’État se trouve face à une lutte plus générale et collective qu’il cèdera. Une lutte générale contre les suspensions liées à la loi sur l’obligation vaccinale mais aussi pour l’augmentation des salaires, pour des embauches de masse, l’arrêt des licenciements, pour l’eau potable partout, entre autres, érigera un rapport de force social supérieur.
Chaque fois qu’un gouvernement a fait des concessions aux travailleurs ce fut parce que la classe dirigeante craignait les initiatives prises par la classe ouvrière en lutte. Créons ce rapport de force !
La politique du gouvernement aux Antilles est une politique d’exception, brutale, coloniale !
Nous sommes actuellement aux Antilles dans une situation marquée par des mesures d’exception : loi d’urgence sanitaire, couvre-feu, interventions policières contre les grévistes. Pourquoi ces mesures ne sont-elles pas imposées en France ? C’est parce que l’État veut casser le mouvement social ici. Ce n’est pas contre le COVID que ces mesures sont prises – l’État a supprimé en pleine pandémie 5700 lits dans les hôpitaux – c’est contre la révolte sociale ! L’État a envoyé ses flics écraser le piquet de grève du CHU à 3h du matin. De quel côté est la violence ? Un piquet de grève qui ne gênait personne. Aujourd’hui les militants syndicaux du CHU ne peuvent pas rentrer dans l’hôpital cerné par la police. Les libertés syndicales élémentaires sont bafouées. De quel côté est la violence ? Cela est inadmissible ! Voilà encore des raisons de répondre à ces attaques par une démonstration de force le 20 janvier.
Jeudi 13 janvier, en France, aux Antilles, des dizaines de milliers de travailleurs de l’éducation ont manifesté contre le mépris dans lequel les tiennent le gouvernement et le ministre Blanquer, qui les balade de protocole sanitaire en protocole sanitaire, sans jamais leur donner de moyens matériels et humains pour faire fonctionner les écoles. Signe que le gouvernement redoute la mobilisation des travailleurs, Castex a fait immédiatement quelques concessions. Alors le 20, soyons des milliers ici à faire grève, à prendre la rue, à se mobiliser.
Pour lutter contre l’augmentation des prix, il faut absolument entamer des luttes résolues pour l’augmentation des salaires, des pensions, des minima sociaux. Au moins 2000 euros nets de salaire minimum mensuel. C’est cela qu’il faudrait. Il y a de l’argent ! Les bilans financiers de l’année écoulée sont indécents. En 2021, le CAC 40 a augmenté de 29 %. Quel travailleur pourrait en dire autant de son salaire ? Les plus grandes entreprises ont totalisé plus de 100 milliards de profits, et les milliardaires ont vu leurs patrimoines exploser. Le montant des aides de l’État aux capitalistes s’élève à 155 milliards et le ministre de l’économie leur a encore annoncé plein de cadeaux : baisse des cotisations patronales, baisse des impôts de production. Pour les plus grandes entreprises : baisse de la contribution sociale de solidarité des sociétés. Quant au crédit impôt recherche il devrait rapporter au capitalistes 7 milliards d’euros.
À l’inverse, l’État français affiche un mépris hautain vis-à-vis de la révolte sociale des travailleurs des Antilles. C’est le mépris des classes dominantes à l’égard des travailleurs et des pauvres, le mépris du grand patronat. Alors le 20 janvier doit être une réponse à la hauteur de cette brutalité et ce mépris. Tous en lutte !