Le 22 avril, les condamnations sont tombées dans l’affaire des malversations financières à la CASBT (Communauté d’Agglomération du Sud Basse-Terre).
La peine la plus lourde a été prononcée contre l’ancien directeur général des services Fred Madinécouty. Il a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis et 175 000 euros d’amende. D’autres peines ainsi que des amendes ont été infligées à des chefs d’entreprise. Le tribunal a aussi ordonné la saisie de l’assurance-vie de Lucette Michaux-Chevry, l’ancienne présidente de la collectivité, considérée comme responsable de ce système mafieux.
Lucette Michaux-Chevry et ses proches auraient mis en place un système bien huilé de détournement de fonds publics. Lors de l’audience, Fred Madinécouty a expliqué avoir agi sous les ordres de l’ancienne présidente. Il réclamait aux entrepreneurs des subventions pour des associations qui menaient campagne pour Chevry en échange d’attribution et de paiement de travaux publics. Fred Madinécouty profitait aussi de la générosité des patrons. C’est le cas de Camille Vaïtilingon qui lui aurait offert 6 000 euros et six billets d’avion.
L’enquête a aussi révélé l’existence d’un compte détenu par Fred Madinécouty chez un grossiste en alimentation. Ce compte était quasi-exclusivement alimenté par des sociétés comme AquaTP, Getelec ou encore Gaddarkhan, soit 176 000 euros, entre 2009 et 2016. Cet argent aurait servi à payer des bouteilles de champagne et des jambons de noël durant les campagnes électorales.
Cette bande organisée s’est sucrée aussi sur l’eau. Pendant cinq ans, chaque chantier était surfacturé de 10 % à la société AquaTP. Cette surfacturation était remise ensuite en espèces.
Cette affaire donne un petit aperçu des rapports étroits et malsains qu’entretiennent les élus avec le patronat.