La vice-présidente noire, Francia Márquez dit représenter les « riens » de la Colombie, les minorités exclues.
Elle fait partie de la minorité noire (entre 9 et 10% de la population) et a dû se battre contre l’oppression raciale, la discrimination et le sexisme. Ces descendants d’Africains représentent 10 % de la population colombienne. Avocate de 40 ans, elle est originaire du département de Cauca, au sud-ouest de la Colombie.
Dans ces régions de Colombie, il est courant que les multinationales occidentales ou de grands propriétaires obtiennent des licences pour l’exploitation de mines. Ils utilisent des groupes paramilitaires pour déplacer de force des populations, assassiner des leaders communautaires, des militants des droits de l’homme ou de défense de l’environnement.
Francia Márquez est connue comme militante écologiste. En 2014, elle a mené une lutte contre l’extraction minière illégale de l’or dans le village de La Toma qui entraînait la déforestation et la pollution des eaux. Malgré des menaces de mort, elle a organisé la « marche des Turbans » : pendant dix jours, près d’une centaine de femmes ont marché des montagnes du Cauca jusqu’à la capitale de Bogota pour protester contre l’exploitation minière illégale. Le nouveau gouvernement s’est engagé à lutter contre l’orpaillage illégal.
Il n’empêche que pour défendre leurs propres intérêts, la classe ouvrière, les paysans pauvres ont intérêt à ne compter que sur leur mobilisation. Ils devront continuer à se battre contre la dictature de la bourgeoisie (des grands propriétaires terriens, des multinationales) et des milices à son service.