« La présence d’amiante dans les constructions représente un danger pour la santé et la sécurité des habitants. Les constructions sont impropres à leur utilisation ». Après trois années de procédure, l’expert désigné par le tribunal administratif pour examiner l’état des habitations de la cité Grenade à Ajoupa-Bouillon a rendu son rapport en ces termes.
L’administration et l’État continuent de maintenir les 40 familles qui ont signé un contrat de location-vente d’une durée de quinze ans avec la mairie depuis 1987 dans une impasse scandaleuse. Elles doivent impérativement quitter leur logement mais ne savent pas comment elles seront relogées. Mais pour l’instant, ni les élus de la mairie, ni ceux de Cap Nord, communauté d’agglomération du Nord, ne présentent de solutions précises. De plus, alors que l’amiante est un produit reconnu comme un dangereux facteur cancérigène, l’Agence régionale de santé, sollicitée par le comité de défense des habitants, refuse de mener une enquête sur l’état de santé des habitants.
Depuis 2002, ces familles sont mobilisées pour l’obtention de leurs titres de propriété. Elles se sont constituées en « Komité Défans Manmay Sité Grinad Lajoupa Bouyon ». Puis, elles ont entrepris des actions juridiques contre la mairie. D’année en année, embourbée dans son laxisme, cette dernière a fait preuve de malveillance pour ne pas dire de mépris vis-à-vis des intérêts de ces administrés modestes. Elle a notamment toujours refusé d’engager les travaux nécessaires pour rendre salubres les maisons, qu’elle leur a vendues, construites avec de l’amiante.
Pour l’heure, les membres du comité de défense se trouvent donc toujours face à un État et à ses annexes administratives pour retrouver leurs droits. Leur avocat, Me Constant a annoncé qu’il assignerait la mairie pour que soit validé le rapport d’expertise et que les travaux prévus soient enfin ordonnés.