Il faut que pour les mois de février, mars, période à laquelle devraient se faire de nouvelles rencontres entre les élus d’outre-mer et les représentants de l’État français, « les élus arrivent blindés ». Ce sont les propos de la sénatrice Conconne interrogée sur Martinique 1ère le 19 septembre dans l’émission Sa ou ka di.
Elle intervenait notamment sur la suite donnée à « l’Appel de Fort-de-France pour un changement profond de la politique des outre-mer » et à la rencontre du 7 septembre des élus avec le président français. D’après le site de l’Élysée, cette rencontre devrait déboucher sur « une nouvelle méthode, en donnant aux acteurs de terrain les marges d’action nécessaires à l’invention de solutions sur mesure, en s’appuyant sur les atouts de chaque territoire et l’expérience de ceux qui l’animent… » On sait même que : « La Première ministre tiendra un comité interministériel des outre-mer (CIOM) d’ici six mois pour acter sur cette base une première série de décisions. »
Mme Conconne, ex dirigeante PPM et actuelle présidente du nouveau parti « Martinique Ensemble », a mis l’accent sur la Commission spéciale mise en place pour préparer les prochaines étapes du Congrès des élus. Elle s’est montrée enthousiaste sur les nombreuses « auditions » faites pour établir un « diagnostic de la situation » et aussi trouver des réponses face à ces constats… D’autres auditions devraient être faites par la suite sur la dernière étape à savoir : « quelle proposition d’évolution institutionnelle devra être transmise par les élus au gouvernement pour permettre à la Martinique de relever ses défis ».
Et de continuer son émission en souhaitant que les élus arrivent en février-mars, « blindés » ? Un blindage de catalogue habituel citoyen de questions-réponses sous le bras ?
Les élus locaux, et Conconne ne fait pas exception, dans leur très grande majorité sont des auxiliaires politiques de la classe dirigeante, la classe capitaliste. En cette période ils se contorsionnent dans tous les sens pour créer l’illusion dans la population qu’ils s’occupent de ses intérêts. Quand ils disent défendre « la Martinique » ce ne sont pas les travailleurs de Martinique, les exploités de Martinique qu’ils défendent. Ils défendent en fait ceux qui possèdent la Martinique : les grandes entreprises, les gros possédants. Alors s’il doit y avoir des gens « blindés » ce sont bien les travailleurs et les exploités. Ils en auront besoin face à tous ces semeurs d’illusions au service d’intérêts opposés aux exploités. Ils auront besoin de leur force de classe pour avancer leurs propres revendications, défendre leurs propres intérêts et pour ce faire créer une force politique des travailleurs et exploités indépendante.