C’est en faisant ses courses que l’on mesure réellement l’ampleur de l’augmentation surtout aux Antilles où la vie chère est un fléau. Quand on compare avec l’Hexagone, l’alimentation coûte en moyenne 50 % plus cher.
Sur un an en France, la hausse des prix s’élève à 6,5 % et à près de 12 % pour les prix alimentaires. Ce sont les chiffres officiels de l’inflation. Mais quand on ajoute la différence de prix entre l’Hexagone et les Antilles, le fossé se creuse encore plus.
Les grands capitalistes ne se gênent pas pour continuer d’augmenter les prix. L’inflation leur rapporte ! Certains se sont enrichis considérablement de cette manière : les actionnaires du géant pétrolier français TotalEnergies, ceux des groupes de l’automobile comme PSA, ou encore ceux du grand commerce maritime. Après avoir réalisé des profits record au premier semestre – 18,8 milliards d’euros de bénéfices – Total-Energies vient d’annoncer un nouveau record : 6,6 milliards d’euros de bénéfices pour le seul troisième trimestre 2022.
L’inflation n’est pas une fatalité. Elle est largement provoquée par les grands groupes en situation de monopole qui ont pu réaliser des surprofits.
Les entreprises sont prêtes à créer des pénuries artificielles pour faire monter les prix. C’est ce que font actuellement les grands groupes pétroliers.
Pendant que les riches se gavent et aggravent l’inflation, ceux qui subissent de plein fouet cette inflation sont les travailleurs, les petits retraités, les chômeurs, tous ceux qui n’ont que leur salaire, leur pension ou leur allocation pour vivre.
Les salaires et tous les revenus modestes comme les pensions ou les allocations sont bloqués ou n’augmentent pas assez vite pour compenser la hausse des prix.
Il faut exiger de véritables augmentations de salaire de l’ordre de 400 à 500 euros mensuels. Et personne ne devrait gagner moins de 2000 € net par mois ! Ce serait un premier pas pour sortir de la déchéance.
Mais ce qu’il faudra exiger par-dessus tout c’est l’indexation des salaires sur le coût réel de la vie : les salaires, les pensions, les allocations doivent augmenter dans les mêmes proportions que les prix !
Les grèves pour les salaires sont la meilleure voie pour arracher ces augmentations régulières. Et plus ces grèves seront massives, collectives, déterminées, plus les chances de succès seront grandes.
Récemment, les travailleurs en grève dans les raffineries de pétrole en France ont montré la voie. Leur grève pour l’augmentation des salaires a créé une pénurie d’approvisionnement des stations-service début octobre. Aujourd’hui encore certains continuent la grève.
En Guadeloupe, après 15 jours de grève, du 12 au 27 octobre, les salariés de Datex, une société de restauration collective qui travaille essentiellement pour des cantines scolaires, ont obtenu 150 € net d’augmentation de salaire pour tous !
En Martinique, le 18 octobre, des centaines de travailleurs ont manifesté pour se faire entendre notamment sur l’augmentation des salaires.
Le 22 octobre, en Guadeloupe, plus de 1 000 personnes se sont rassemblées à l’appel du collectif des organisations.
De nouvelles journées de mobilisation sont prévues. Le 10 novembre, des organisations syndicales ont appelé les travailleurs à se mobiliser pour les salaires dans toute la France.
Certes, ce ne sont pas des manifestations d’une journée qui suffiront à faire céder le patronat et l’État mais ces rendez-vous sont déjà un bon moyen pour la classe ouvrière de compter ses forces, de s’organiser et de se préparer pour ses futures luttes plus larges et offensives.