CO N°1296 (19 novembre 2022) – Dominique : Skerrit ka pwan douvan avan douvan pwan-y !

Le Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, a annoncé des élections législatives anticipées pour le 6 décembre prochain. Une fois de plus, il tente de prendre l’opposition de vitesse, en abrégeant la campagne électorale (moins d’un mois) et surtout en n’attendant pas le résultat d’un projet de loi de réforme électorale qui était prévu pour fin janvier 2023.

En 2019, il avait déjà utilisé cette stratégie, en avançant de trois mois la date des élections prévues en mars 2020. Cette fois, il fait beaucoup plus fort : les élections sont carrément avancées de deux ans ! La raison de cette hâte est sans doute la parution prochaine du projet de loi préparé par un juriste. Lors des élections de 2019, l’opposition menée par Lennox Linton, leader du parti UWP (United Workers Party, Parti des Travailleurs Unis) réclamait déjà une réforme de la constitution pour limiter à deux le nombre de mandats du Premier ministre. Or Skerrit, en poste depuis 2004, en est déjà à son quatrième mandat, et en brigue un cinquième. On peut aisément supposer que le projet de réforme prévoit une limitation du nombre de mandats consécutifs, ce qui aurait empêché Skerrit de se représenter.

Le parti UWP a déjà annoncé qu’il boycottera les élections de décembre. Skerrit pour sa part a menacé de réprimer toute manifestation de rue, comme en 2019 où des barrages et des pneus enflammés avaient été érigés dans les rues de Roseau.

Un nouveau parti, le TUD (Team Unified of Dominica), créé en août 2022, appelle les partis d’opposition à s’unir et faire des listes communes.

Il est évident que si l’opposition ne se présente pas, la partie sera plus facile pour Skerrit, qui semble-t-il a rénové son équipe du DLP (Dominica Labour Party, Parti travailliste de la Dominique).

Ces magouilles électorales ne changeront en rien la situation de la Dominique. Certes, Skerrit use de tous les stratagèmes pour se maintenir au pouvoir, mais les partis d’opposition ne valent guère mieux et ne représentent en rien les intérêts des travailleurs.

Seule la création par les classes laborieuses et la population pauvre de la Dominique d’un parti ouvrier indépendant de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoisie leur permettra de défendre leurs véritables intérêts.