Le samedi 10 décembre environ un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Fort-de-France à l’appel du collectif « Lyannaj pou dépolyé Matinik » et de nombreuses organisations syndicales, politiques ou associations culturelles.
Il s’agissait d’une première réponse après la position du parquet de Paris sur un non-lieu dans l’affaire du chlordécone, ce pesticide qui empoisonne la population et surtout les ouvriers agricoles. Il est notamment responsable de nombreux cancers.
Le collectif Lyannaj pou dépolyé Matinik avait également appelé à un défilé aux flambeaux le mercredi 7 décembre.
Le 10 décembre, les manifestants, se sont déployés dans les rues de Fort-de-France. Des élus étaient également présents. Les banderoles des ouvriers agricoles, celle de la CGTM ou celle du « Collectif des ouvriers agricoles et ayant-droit empoisonnés », étaient en bonne position. Un premier arrêt a eu lieu devant la Cour d’Appel à la rue Schœlcher, puis un second devant la Préfecture.
Tout au long du parcours les manifestants scandaient : « Non au non-lieu », « Plantè bétjé kriminèl, fok kondané-yo » (Plan-teurs békés criminels. Il faut les condamner ) ou « Si pa ni jistis, péké ni la pè » (S’il n’y a pas de justice, il n’y aura pas de paix ). Ils fustigeaient le mépris de la justice envers les populations et l’hypocrisie de l’État et de son « plan chlordécone IV ». Ce plan de 92 millions d’euros sur 5 ans pour Guadeloupe et Martinique, est présenté par le gouvernement comme un chemin vers la réparation. Pour l’instant la vraie réparation va aux gros planteurs. Ces gros possédants de la banane continuent d’être copieusement arrosés de dizaines de millions en subventions chaque année.