Les travailleurs d’EDF PEI (Production électrique insulaire) sont en grève depuis le 18 décembre 2022. Ils sont victimes d’injustices flagrantes de la part de leur direction et du non-respect de la convention collective des industries électriques et gazières ainsi que du code du travail.
Leur cahier de revendication compte 19 points. Les manquements les plus révoltants de la part de la direction concernent les intérimaires, qui sont embauchés sur des contrats illicites. 25% d’entre eux sont grugés de 25 à 30% de la rémunération prévue par le code du travail. Les grévistes réclament également l’application de l’accord Bino et le versement de la prime Bino, le respect de la durée légale du travail, l’application des dispositions du code du travail et du statut des industries électrique et gazières. Le fait d’en être privés constitue un manque à gagner conséquent par rapport au salaire qui leur est dû. Pourtant EDF PEI a fait un bénéfice de 330 millions d’euros sur un an, en Guadeloupe, Martinique, Guyane et Corse, grâce au travail de salariés rémunérés en moyenne 1800 euros par mois. Les conditions de travail sont telles que certains ont perdu un bras ou une jambe suite à des accidents du travail.
Trop c’est trop ! Malgré un préavis de grève déposé le 5 décembre, la direction a campé sur ses positions et voulu imposer des négociations sans la présence des représentants des grévistes et sans la présence de la Direction du travail. Cette direction locale a démontré qu’elle n’a aucun pourvoir de décision. Finalement les grévistes ont imposé la venue du directeur général.
Les travailleurs en grève ont créé une « Union des travailleurs », qui regroupe plusieurs syndicats de l’entreprise, la CGTG, la CFDT, Force ouvrière et Sud énergie ainsi que des non syndiqués.
Déterminés à faire valoir leurs droits, ils ont arrêté les moteurs de la centrale de Jarry, ce qui a conduit la direction à opérer des délestages. Lors des fêtes de fin d’année, les grévistes ont eu le souci de suspendre leur mouvement, qui a repris début janvier.
De nouvelles négociations se sont tenues en présence du directeur général Alain Delorme. Ce dernier a concédé verbalement la prise en compte du sort des intérimaires et l’application de l’accord Bino. Mais les grévistes exigent des accords écrits. Ils poursuivent leur grève, conscients que le seul vrai dialogue social est le rapport de force.