Le 26 janvier, des agents administratifs, techniques, aides-soignants et infirmiers du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville des Abymes se sont mis en grève contre le manque d’effectifs, le manque de moyens et la terreur exercée par la vice-présidente et la directrice générale.
Le CCAS gère les aides sociales à la population, un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et un Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Le piquet de grève a été placé devant l’EHPAD, là où les grévistes étaient les plus nombreux. Ils ont maintenu leur piquet tout le week-end.
La plupart des agents faisaient grève pour la première fois. Après des années de souffrance et de silence, leur colère a explosé. Ils ont fait face au maire de la commune aussi président du CCAS. Ils ont fait face à la vice-présidente et la directrice générale tyrannique. La vice-présidente qui d’habitude crie sur les agents a dû écouter silencieusement les pleurs et les cris de rage des grévistes. Comme disait une gréviste : « La grève est belle ! Enfin nous sommes solidaires ! ». Les grévistes ont d’ailleurs eu un soutien de poids : le représentant des parents des résidents de l’EHPAD. Il a raconté ce qu’il a vu de la dégradation des conditions de travail et de vie au sein de l’EHPAD.
Le 30 janvier, après quatre jours de grève, le maire s’est engagé sur quasiment toutes les revendications. Il a senti la détermination des grévistes car pour mener à bien ce combat, les agents avaient élu un comité de grève qui réunissait des agents de tous les pôles du CCAS qu’ils soient syndiqués ou non, peu importe le syndicat ou qu’ils soient titulaires ou contractuels. Leur grève n’était pas dirigée d’en haut par des chefs syndicaux. Ce fut la force de leur mouvement.
Les grévistes ont décidé de suspendre le mouvement. Mais ils ont prévu de continuer à réunir le comité de grève pour surveiller si le président respecte ses engagements.