Les 7 et 8 mars, les travailleurs de Guadeloupe et de Martinique ont une nouvelle fois exprimé leur colère face au projet de la réforme des retraites. À l’Assemblée nationale, le gouvernement Borne-Macron tente de faire passer en force cette réforme anti-ouvrière en faisant la sourde oreille.
Cette réforme des retraites est rejetée par la majorité de la population aux Antilles et dans l’Hexagone. Elle s’ajoute à d’autres problèmes que la population pauvre et les travailleurs subissent à savoir la vie chère et la précarité. Les médias en parlent tous les jours : l’inflation va continuer à grimper. En additionnant l’inflation, la précarité et cette menace de partir à la retraite plus tard, souvent avec une pension de misère, un sentiment d’injustice se fait ressentir dans la population laborieuse. Aux Antilles, à ce sentiment s’ajoute le non-lieu pour les responsables de l’empoisonnement au chlordécone, État et riches Békés, et le possible non-lieu dans l’affaire Claude Jean-Pierre en Guadeloupe.
Tous ces maux de la société peuvent engendrer de la colère chez les travailleurs. Elle peut s’exprimer notamment dans les entreprises à travers des grèves reconductibles et dans tous les secteurs. Et c’est tant mieux ! Car les travailleurs ont tout intérêt à faire grève. En arrêtant de faire fonctionner les entreprises, ils arrêtent la machine à sous des riches patrons et c’est là que le rapport de force des travailleurs s’installe.
Un rapport de force contre l’État au service du grand patronat est nécessaire. L’inflation, la précarité, et la réforme des retraites, sont autant de maux provoqués par leur société. Celle de la classe capitaliste et du grand patronat. Cette classe riche n’est qu’un parasite. Pendant que la population laborieuse doit se serrer la ceinture, le grand patronat empoche des milliards de profits : 140 milliards d’euros ! C’est le montant astronomique de profits que le grand patronat du CAC 40 a accumulé dans ses caisses en 2022.
Les dividendes versés aux actionnaires ont eux aussi battu les records : 56 milliards d’euros ! Et pendant ce temps, le gouvernement ose dire à la population qu’il faudra partir à la retraite plus tard, avec une pension de retraite plus petite car il y aurait un soi-disant déficit de 10 milliards d’euros. L’injustice n’est pas simplement un ressenti de la population. Elle fait partie intégrante de ce système capitaliste, c’est la base de son fonctionnement.
Alors, faire grève, « bloquer le pays », oui ! C’est la seule solution pour faire reculer le gouvernement et le grand patronat. C’est tout à fait possible, tout dépendra de ce que voudront les travailleurs. Les plus combatifs ont tout intérêt à discuter avec leurs collègues de travail et à faire des assemblées générales dans leurs entreprises. Si des grèves sont prévues, les travailleurs doivent contrôler eux-mêmes leur grève en votant chaque jour sa reconduction.
Au-delà de la réforme des retraites, les mobilisations et grèves à venir peuvent également être l’occasion d’exiger un revenu minimum de 2 000 € net par mois, une augmentation des revenus de 500 € minimum et l’augmentation des revenus dans la même proportion que l’augmentation des prix. Car en deçà de ces montants, il n’est pas possible de vivre décemment.
Les prochaines mobilisations seront une occasion supplémentaire de renforcer la puissance de classe des travailleurs et de montrer que la classe ouvrière peut faire peur au grand patronat et à l’État à son service.