CO N°1302 (11 mars 2023) – Il y a 44 ans : l’indépendance de Sainte-Lucie 

Cette année, le 22 février, Sainte-Lucie a fêté ses 44 ans d’indépendance. La communauté sainte-lucienne présente en Martinique a tenu à marquer l’événement en organisant un rassemblement festif à Place d’Armes au Lamentin.

Le 22 février 1979, Sainte-Lucie, cette île des Antilles située au sud de la Martinique, est officiellement devenue indépendante vis-à-vis de la Grande-Bretagne.

Tout au long du 16ème et du 17ème siècles, la France et la Grande-Bretagne s’affrontent pour la possession de Sainte-Lucie. La Grande-Bretagne en obtient le contrôle complet en 1814.

Comme la plupart des îles des Antilles, Sainte-Lucie a abrité des plantations de canne à sucre pour la production de sucre et de rhum à destination de l’Europe. Les esclaves déportés d’Afrique constituaient la main d’œuvre. Les richesses générées par le commerce sucrier ont enrichi les classes privilégiées en Grande-Bretagne en même temps qu’une classe bourgeoise anglaise installée sur place. L’esclavage est aboli en 1834 mais pendant quatre ans, tous les esclaves sont contraints de travailler gratuitement pour leurs anciens maîtres. Après cette abolition l’île resta une colonie constituant l’empire colonial anglais.

Jusqu’à son indépendance en 1979, l’île va passer sous différents statuts administratifs qui vont de la tutelle en 1924, à l’autonomie en 1958 puis à la semi indépendance en 1967. L’indépendance est survenue dans un contexte de décolonisation et de guerres d’indépendance en Afrique et en Asie. La bourgeoisie anglaise négocia l’indépendance de la plupart de ses colonies pour éviter les révoltes. D’autres ex-colonies britanniques de la Caraïbe ont accédé à leur indépendance à la même période.

L’île, comme les autres anciennes colonies, est restée sous la coupe de l’impérialisme anglais. Elle fait partie du Commonwealth of nations (Communauté des nations), une organisation composée de 54 États, presque tous d’anciennes colonies, ayant pour souverain le roi d’Angleterre. Ce dernier nomme un gouverneur général qui le représente sur place.

Aujourd’hui, l’île est surtout connue pour ses attraits touristiques et fiscaux. Les combinaisons administratives et politiques ne changent rien au fait que la population souffre de la misère et de l’exploitation.

La véritable indépendance pour les classes laborieuses et les pauvres de Sainte-Lucie – comme partout dans le monde – serait une indépendance vis-à-vis des classes possédantes locales ou britanniques qui s’enrichissent depuis des siècles sur le dos des travailleurs et de la population.