En Tunisie, le président Kaïs Saïed a relancé la machine xénophobe, en laissant entendre, le 21 février, que la venue de migrants subsahariens, noirs, relèverait d’un complot visant « à affaiblir l’identité arabo-islamique en Tunisie ».
Le conseil national de la sécurité a adopté une série de mesures xénophobes qui visent ces migrants subsahariens. Ces propos ont cautionné les attitudes racistes et les discours de haine envers les migrants de l’Afrique noire. Cela fait le jeu du Parti nationaliste tunisien qui réclame l’expulsion des migrants subsahariens, et mène une campagne sur les réseaux sociaux via une pétition en ligne.
La Tunisie compte plus de 21 000 Noirs d’Afrique subsaharienne, soit moins de 0,2 % d’une population totale d’environ 12 millions. En transit vers l’Europe, ils sont nombreux à se retrouver en situation irrégulière. Cette population fournit une main-d’œuvre peu chère, exploitée par la bourgeoisie locale.
Depuis les déclarations du président, les agressions contre ces migrants se sont multipliées, ils sont renvoyés en grand nombre de leur travail et expulsés de leur logement. Ils subissent des agressions physiques lors des contrôles policiers et sont de plus en plus nombreux à chercher à retourner dans leur pays d’origine. Alors que la population pauvre tunisienne souffre de l’exploitation, le gouvernement essaie de détourner son mécontentement contre sa bourgeoisie et l’État et de l’orienter contre les migrants.
Mais face à ces dérives racistes, il y a eu des réactions comme le 25 février où des centaines de manifestants ont défilé à Tunis scandant « non au racisme ! » ou encore « Nous sommes tous Africains ! »