Depuis le 19 janvier des millions de travailleurs manifestent contre la réforme des retraites. Les appels du 7, du 23 et du 28 mars ont montré à travers toute la France, la Martinique, la Guadeloupe et dans d’autres territoires d’outre-mer, que la mobilisation de la population de faiblit pas.
Le passage en force de la réforme par Élisabeth Borne le 16 mars, la répression policière qui a suivi contre la contestation, les discours de Macron n’ont fait qu’attiser un peu plus la colère.
Les grèves se sont multipliées au mois de mars, elles s’étendent à de nouveaux secteurs. La grève des éboueurs de Paris a duré plus de trois semaines, elle est actuellement suspendue mais pourrait reprendre. À Saran près d’Orléans, à Nantes des centres de traitement des déchets étaient à l’arrêt. Les cheminots, les enseignants poursuivent le mouvement un peu partout, les raffineries aussi, le 17 mars la raffinerie TotalEnergie en Seine-Maritime était à l’arrêt. Des agents d’EDF sont en grève comme au barrage hydroélectrique de Guerlédan en Bretagne…
Ces grèves ce sont aussi celles des employés de Carrefour qui dénoncent le manque d’effectif, des salariés d’Amazon qui exigent 400 € net d’augmentation, ceux de l’entreprise Sidel en Normandie qui se battent contre les licenciements ou encore les travailleurs du Zoo de Paris qui dénoncent la pénibilité et la précarité de leur travail. Les grèves et les manifestations contre la réforme des retraites ont installé un cadre propice à la contestation, des travailleurs qui hésitaient auparavant passent à l’action.
Les grévistes prennent des initiatives pour renforcer le mouvement : des diffusions de tracts à l’entrée des usines proches pour convaincre de rejoindre la grève, des secteurs viennent en soutenir d’autres comme les cheminots et les étudiants qui sont allés soutenir le mouvement des éboueurs. Les caisses de grève tournent, un concert de soutien a même été organisé à Angers.
En Martinique, les travailleurs se sont mobilisés le 28 mars. Il y a eu des blocages au centre d’incinération de Dillon, les travailleurs du port de Fort-de-France étaient mobilisés, de nombreuses écoles fermées. En Guadeloupe, plusieurs grèves sont en cours et des centaines de travailleurs ont manifesté le 23 mars dans la zone industrielle de Jarry et à Pointe-à-Pitre le 30 mars.
Le mécontentement généralisé provient aussi de la hausse des prix, des salaires bloqués. La combattivité des travailleurs est montée d’un cran. Si pour l’instant les travailleurs n’ont pas encore obtenu le retrait de la réforme, ils mettent en tout cas gouvernement et grand patronat dans l’embarras. Et ils gardent le soutien de la majorité de la population. La victoire est donc possible.
Cet embarras doit se transformer en peur panique pour faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites. Ce que le patronat et Macron craignent le plus c’est que la grève se généralise ! La grève générale est un moyen puissant pour les travailleurs de s’imposer. Les travailleurs exploités sont bien plus nombreux que les parasites qui les exploitent. Si la classe ouvrière entre en grève générale, plus rien ne tourne, l’argent ne rentre plus dans les caisses du grand patronat. L’ensemble des secteurs unis dans la grève est une force capable de faire plier le gouvernement et la bourgeoisie.